Les travaillistes israéliens exigent du premier ministre Benyamin Nétanyahou des progrès dans le processus de paix avec les Palestiniens, ou ils quitteront le gouvernement en janvier, a prévenu mercredi à Paris le ministre israélien des Minorités, Avishai Braverman.

Interrogé par des journalistes à l'issue d'une table ronde, le ministre a clairement indiqué que «d'ici janvier», et même s'il n'a pas mis de «chronomètre», il attendait «des décisions claires pour aller de l'avant».

«S'il n'y a pas de mouvement constaté dans le processus de paix, nous allons forcer le parti travailliste à bouger. L'heure tourne», a-t-il dit.

«Formellement je ne l'ai pas déclaré, mais vous pouvez écrire que Braverman a clairement l'intention d'être candidat pour la direction du parti travailliste», a-t-il dit, s'exprimant le jour du quinzième anniversaire de l'assassinat de l'ancien premier ministre Yitzhak Rabin, dont il entend respecter la vision de paix.

M. Braverman a fustigé «la législation stupide» adoptée par le gouvernement, contraignant les candidats non juifs à la citoyenneté israélienne à prêter allégeance à «l'État juif et démocratique d'Israël», et annoncé sa volonté de la combattre.

Estimant qu'il faut revenir dans les négociations de paix «au coeur du sujet» qui est celui des questions de sécurité et des frontières de 1967, il a regretté que le problème des implantations juives soit passé au premier plan aujourd'hui.

M. Braverman a suggéré «un gel sur la poursuite des constructions des colonies pendant 4 à 5 mois», avec la formation d'une «commission» incluant des observateurs palestiniens, israéliens et américains, chargée d'étudier certaines autorisations au cas par cas.

«Si nous n'acceptons pas courageusement de bouger vers la partition de la Terre sainte, les Nations unis pourraient finalement déclarer l'existence d'un seul État à l'ouest du Jourdain, et Israël pourrait devenir un État inconfortable avec une majorité arabe, une minorité juive, et sans démocratie», a-t-il jugé.