Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a estimé dimanche qu'un accord était proche avec les Etats-Unis sur la création d'une commission d'enquête après le raid meurtrier israélien contre une flottille humanitaire internationale pour Gaza le 31 mai.

Le chef du gouvernement a déclaré aux ministres de son parti, le Likoud (droite) qu'il s'attendait à un prochain accord avec l'administration Barack Obama sur la composition et les pouvoirs d'une telle commission --israélienne mais avec une présence internationale--, selon une source gouvernementale.

M. Nétanyahou a indiqué avoir eu de nouvelles consultations téléphoniques à ce propos, dans la nuit de samedi à dimanche, avec Washington.

Il a aussi confirmé son intention de désigner à la tête de la commission un juge en retraite de la Cour Suprême, Yaakov Tirkel, âgé de 75 ans.

Deux semaines après les faits, Israël, sous pression internationale, n'a toujours pas annoncé officiellement la mise en place d'une commission d'enquête sur l'opération des commandos de marine qui a fait 9 morts, de nationalité turque, et des dizaines de blessés.

La décision, annoncée à plusieurs reprises comme imminente par les médias, n'a pu se faire du fait de divergences persistantes avec les Etats-Unis.

Alors que le gouvernement israélien attend avant tout d'une telle commission une justification légale et a posteriori de l'assaut controversé, les Etats-Unis insistent sur l'importance d'une enquête «impartiale et transparente».

Le président américain a affirmé mercredi, lors d'une rencontre avec le président palestinien Mahmoud Abbas à la Maison-Blanche, qu'il attendait du gouvernement israélien qu'il se conforme aux demandes du Conseil de sécurité de l'ONU concernant cet arraisonnement sanglant dans les eaux internationales.

Dès le lendemain, le Conseil de sécurité avait appelé «à lancer sans retard une enquête impartiale, crédible et transparente conforme aux critères internationaux».

Le forum des sept principaux ministres israéliens a décidé la semaine dernière de créer une commission juridique qui «vérifierait» que le blocus de Gaza, en place depuis 4 ans, et l'abordage d'un navire transportant des militants pro-palestiniens sont conformes au droit international.

Cette commission «d'examen» pourra interroger les plus hauts responsables israéliens, mais pas les soldats ou les officiers qui ont participé à l'opération en mer. Elle ne disposera pas de pouvoirs juridiques pour recommander des sanctions éventuelles.