FUKUSHIMA

Le tremblement de terre du 11 mars a interrompu l'alimentation électrique des six réacteurs de la centrale de Fukushima. Les réacteurs en service se sont automatiquement arrêtés, et des groupes électrogènes ont pris le relais pour assurer la circulation du liquide de refroidissement autour des barres de combustible.

Mais le tsunami a endommagé les groupes électrogènes, et la température dans les réacteurs en service a commencé à grimper. Le liquide de refroidissement a commencé à s'évaporer, libérant de l'hydrogène dans le dôme de confinement. L'hydrogène a provoqué des explosions dans deux réacteurs la fin de semaine dernière.

Les techniciens ont évacué dans l'atmosphère de l'hydrogène pour éviter les explosions, provoquant des contaminations radioactives légères. Ils ont réussi à pomper de l'eau de mer dans les réacteurs pour en contrôler la température.

Hier matin, heure locale, une explosion a eu lieu dans un autre réacteur, dont l'enceinte de confinement a probablement été endommagée. La radioactivité a momentanément atteint 800 fois la limite réglementaire pour les techniciens nucléaires. Pendant une partie de la journée, elle a dépassé 40 fois la limite. Le nombre d'évacués a atteint 180 000 personnes et les riverains dans un rayon de 30 kilomètres ont été avisés de ne pas aller dehors.

Ce matin, heure locale, un incendie s'est déclaré, pour la deuxième journée consécutive, dans un bassin pour barres de combustibles usagées voisin d'un quatrième réacteur. La situation dans le réacteur à l'enceinte de confinement endommagée reste instable. Plus tard, tous les employés ont dû être évacués.

TCHERNOBYL

Le 26 avril 1986, un test mal conçu a causé un pic de production d'énergie dans un réacteur de la centrale de Tchernobyl, en Ukraine. Le réacteur s'est fissuré et des explosions ont exposé à l'air un élément du réacteur composé de graphite, un élément ignifuge. L'incendie a envoyé dans l'atmosphère d'énormes quantités de matériaux radioactifs.

Près d'un demi-million de kilomètres carrés ont été contaminés. Plus de 330 000 personnes ont dû être déplacées de façon permanente à cause d'une zone d'exclusion de 30 kilomètres de rayon autour de la centrale.

Un rapport publié en 2006 par le Centre international de recherche sur le cancer évalue que 4000 des 600 000 «liquidateurs «chargés du contrôle de l'incendie et de la fermeture de la centrale sont morts à cause de l'irradiation. De plus, 5000 des 6 millions de personnes habitant dans les zones les plus contaminées Biélorussie, Ukraine, Russie auront une mort prématurée, notamment à cause du cancer. Enfin, entre 6700 et 38 000 Européens sur une population de 570 millions auront des cancers et d'autres maladies mortelles liées à une faible irradiation. A cela s'ajoutent des milliers de cas de cancer de la thyroïde chez les enfants les plus touchés, qui ont pu être traités pour la plupart mais nécessitent des soins pour le reste de la vie de la personne.

Des rapports industriels ont limité les décès potentiels liés à l'accident aux 4000 déjà survenus, alors que Greenpeace estime que plus de 200 000 personnes en mourront.

THREE MILE ISLAND

Le 28 mars 1979, une valve défectueuse a provoqué une augmentation de la température dans un réacteur nucléaire en Pennsylvanie. Le problème n'a pas été détecté immédiatement, ce qui a mené à une fusion partielle du combustible. De l'hydrogène provenant de l'évaporation du liquide de refroidissement s'est accumulé dans le dôme de confinement. Quand l'hydrogène a été détecté, il a été relâché dans l'environnement.

Le gouverneur de l'État a suggéré l'évacuation des femmes enceintes et des enfants d'âge préscolaire dans un rayon de huit kilomètres autour de la centrale. Plus de 140 000 personnes ont fui la zone en question pendant plusieurs jours.

Des mesures subséquentes n'ont pas détecté de matériel radioactif en quantité problématique, mais l'accident a miné la réputation de l'industrie nucléaire, qui a par la suite resserré ses procédures de détection et de suivi des anomalies.

Photo: Alain Roberge, La Presse

Un simple panneau accroché sur une clôture de barbellé, annonce le début de la zone d'exclusion de 30 kilometres carrés, autour de Tchernobyl.