«Le seul moyen possible de stabiliser la situation» à la centrale de Fukushima 1 au Japon est d'apporter de l'eau en quantité suffisante pour refroidir les installations, a souligné jeudi l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN).

Qu'il s'agisse des réacteurs 1, 2 et 3 de la centrale ou des piscines de stockage du combustible usé des réacteurs 3 et 4, où la température a augmenté, «il importe d'apporter de l'eau en quantité, par tous les moyens, pour maintenir, voire augmenter le niveau», a déclaré le directeur général adjoint de l'ASN, Olivier Gupta, au cours d'un point de presse.

«L'apport d'eau en quantité suffisante et pérenne est le seul moyen possible de stabiliser la situation», a-t-il insisté, tout en estimant que les moyens mis en oeuvre jusqu'à présent n'étaient «pas suffisants à ce stade».

Des hélicoptères de l'armée japonaise ont déversé jeudi de l'eau sur les réacteurs 3 et 4 de la centrale pour tenter de refroidir les barres de combustible entreposées dans les piscines, dont une partie est vraisemblablement à l'air libre.

Mais ces hélicoptères larguent à chaque passage 7,5 m3 d'eau, «un volume faible par rapport au volume total de la piscine, d'environ 1.000 m3» et qui ne tient pas compte des pertes inévitables au moment du déversement, a expliqué M. Gupta.

«Tout apport d'eau, si minime soit-il, retarde le processus et est utile», a-t-il ajouté.

Si l'apport d'eau est insuffisant dans les piscines, les assemblages de combustible usé ne seront plus sous eau, ils ne seront donc plus refroidis et risquent d'être endommagés, entraînant des rejets radioactifs beaucoup plus importants, a résumé M. Gupta.

Selon Marie-Pierre Comets, commissaire de l'ASN, d'après «les hypothèses les plus pessimistes» actuellement étudiées par les autorités françaises, le rayon d'évacuation autour de la centrale pourrait être porté au maximum à 60 ou 70 km, ce qui épargnerait la mégalopole de Tokyo (35 millions d'habitants), située à 250 km de là.