Quand on se compare, on se... désole. C'est le constat que pourrait faire Ian Beauregard. Originaire de Joliette, le jeune homme tente depuis près d'une semaine de quitter le Japon pour rentrer au Canada avec sa femme, japonaise, et leur fille de deux mois et demi. Mises à jour au compte-gouttes du site internet de l'ambassade du Canada, manque de consignes, confusion entre les fonctionnaires du gouvernement à Ottawa et à Tokyo: le Canada a tout faux.



«Notre bon gouvernement ne fait pas grand-chose comparativement aux gouvernements français ou américain», dit celui qui glane ses renseignements sur le site de l'ambassade de France à Tokyo. «Il y a une grande lacune de communication dans les agences, peut-être à cause des 13 heures de décalage horaire. Je crois qu'un courriel devrait être envoyé aux Canadiens résidant au Japon au moins chaque jour. Nous n'en avons eu qu'un nous informant de la situation, il y a trois jours», a dit jeudi Ian Beauregard.

Alors que la France, les États-Unis ou la République tchèque ont nolisé des avions, jeudi, pour évacuer leurs ressortissants du Japon après le terrible tremblement de terre et le tsunami qui a suivi, la semaine dernière, le Canada n'entrevoit toujours pas cette possibilité. Ottawa a plutôt nolisé deux autocars afin d'évacuer les Canadiens qui se trouvent dans la région la plus à risque d'être touchée par des radiations nucléaires.

Ces autocars en direction de Tokyo devaient quitter l'hôtel de ville de Sendai aujourd'hui à 11h (heure locale).

Jeudi, 16 Canadiens ont quitté la région de Sendai à bord d'autocars nolisés par l'Afrique du Sud, l'Australie, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande. Les autocars nolisés par le gouvernement canadien pourront aussi emmener des ressortissants d'autres pays, a indiqué jeudi Lynn Meahan, attachée de presse du ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon.

Lors des soulèvements populaires en Égypte et en Libye, Ottawa a été vivement critiqué pour sa lenteur à organiser l'évacuation des citoyens canadiens.

Fait à noter cependant, le Cirque du Soleil a évacué dès lundi ses 300 employés au Japon à bord de vols commerciaux.