Les autorités japonaises ont appelé mardi à renforcer les contrôles sur les poissons et fruits de mer après la découverte de niveaux anormalement élevés de substances radioactives dans l'eau de mer près de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima.

Le ministère de la Santé a demandé aux préfectures de Chiba et Ibaraki, à l'est de Tokyo, de renforcer le contrôle et les programmes d'inspection des produits pêchés le long des côtes.

«Habituellement, le Bureau de la santé publique effectue des prélèvements et analyse certains éléments pour garantir la sécurité alimentaire», a indiqué une responsable du ministère.

Des taux d'iode 131 et de césium 134 respectivement 126,7 fois et 24,8 fois plus élevés que les normes fixées par le gouvernement ont été mesurés dans l'eau de mer près de la centrale nucléaire de Fukushima (250 km au nord de Tokyo), a indiqué mardi la firme Tokyo Electric Power (Tepco)

Le taux de césium 137 était également 16,5 fois plus élevé que la normale, tandis qu'en revanche celui de cobalt 58 était inférieur à la norme, a indiqué un responsable de Tepco, Naoki Tsunoda, assurant que ces niveaux de radioactivité ne constituaient pas une menace pour la santé humaine.

Les substances radioactives ont été détectées dans des échantillons d'eau de mer prélevés lundi à environ 100 mètres au sud de la centrale de Fukushima Daiichi (N°1), selon Tepco.

L'Agence des pêches a relevé de son côté que les infrastructures locales avaient été en grande partie détruites sur la côte nord-est par l'énorme tsunami déclenché par le séisme de magnitude 9, et que les pêcheurs n'avaient pas pu encore reprendre le travail.

«L'industrie de la pêche a été dévastée entre Aomori (nord) et Chiba, en particulier dans les préfectures d'Iwate, de Miyagi, de Fukushima et d'Ibaraki. Nous ne sommes donc pas dans une situation où la pêche est pratiquée et des produits expédiés. Nous ne prévoyons pas de mettre en place des mesures pour le moment», a indiqué Hajima Kawamura, responsable à l'agence gouvernementale des pêches.

«Si la pêche reprend, nous demanderons aux municipalités de pratiquer des tests de radioactivité pour garantir la sûreté des produits», a-t-il ajouté.

Alors que les travaux de réparation s'éternisent sur le site de la centrale de Fukushima, l'inquiétude grandit parmi la population face au risque de contamination des produits alimentaires, malgré les déclarations rassurantes du gouvernement.

Les différents organismes publics répètent que le niveau de radioactivité décelé dans la pluie, l'eau du robinet, ou dans certains aliments autour des réacteurs endommagés par la catastrophe ne menace pas la santé.

Le gouvernement a néanmoins décidé d'interdire la vente du lait produit dans la préfecture de Fukushima et celle des épinards et du kakina, un légume japonais à feuilles vertes, cultivés dans quatre préfectures proches de la centrale, dont Fukushima.

Selon l'agence de presse Jiji, le ministère des Sciences a annoncé qu'il allait procéder à partir de mercredi à des tests en mer à huit endroits différents et à 30 km de la côte de Fukushima.

En 2009, le Japon, gros consommateur de poissons et d'algues, a pêché 5,43 millions de tonnes de produits de la mer, dont 4,15 millions de tonnes de poissons, selon des chiffres du ministère de l'Agriculture et de la Pêche.