Le ministère japonais du Commerce a ordonné à l'exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima, endommagée lors du tsunami du 11 mars, de verser l'équivalent de 12 000 $US à chaque famille forcée d'évacuer à cause des fuites radioactives.

Le porte-parole du ministère, Hiroaki Wada, a annoncé vendredi que le gouvernement avait ordonné à Tokyo Electric Power Co. de verser les dédommagements le plus rapidement possible.

Les personnes seules forcées d'évacuer recevront quant à elles l'équivalent de 9000 $US.

Le porte-parole a précisé qu'il s'agissait d'un accord provisoire et que d'autres dédommagements étaient attendus.

Quelque 48 000 familles vivant à moins de 30 kilomètres de la centrale de Fukushima Dai-ichi seraient admissibles au dédommagement.

Stocker les cellules souches des ouvriers de Fukushima

Un groupe de cancérologues japonais a lancé vendredi un appel pour que l'on stocke les cellules souches du sang des ouvriers travaillant dans la centrale nucléaire accidentée de Fukushima par mesure de précaution en cas d'exposition à des niveaux mortels de radiation.

Les spécialistes du cancer de quatre hôpitaux japonais ont précisé, dans une lettre à l'hebdomadaire britannique The Lancet, qu'il serait judicieux de stocker les cellules souches des centaines d'ouvriers qui tentent depuis le séisme et le tsunami du 11 mars d'éviter une catastrophe nucléaire sur le site dans le nord-est du Japon.

La technique utilisée consiste à prélever des cellules souches du sang qui circule dans le corps humain. Celles-ci peuvent ensuite être transplantées dans certains traitements de cancers pour favoriser la production de nouvelles cellules chez les patients dont les tumeurs sont éliminées par radiothérapie.

Les équipes présentes à Fukushima travaillent dans des conditions extrêmement dangereuses pour la santé en tentant d'extraire des eaux irradiées du site et pour remettre en marche le système de refroidissement des trois réacteurs accidentés, selon les cancérologues.

«La fermeture complète de ces réacteurs va prendre des années. Le risque d'une exposition accidentelle aux radiations s'accroit ainsi pour les ouvriers et le stockage des cellules de leur sang sera d'autant plus important», ont expliqué les médecins.

La lettre est signée par une équipe de cinq médecins dirigée par Tetsuya Tanimoto de l'Institut du Cancer à la Fondation japonaise pour la recherche sur le Cancer et Shuichi Taniguchi de l'Hôpital Toranomon, tous deux à Tokyo.

Les médecins se sont plaints de la résistance opposée par les responsables du secteur nucléaire au Japon au prélèvement des cellules des ouvriers, car ils craignaient pour leur réputation.

-Avec AFP