Le chauffeur de l'hôtel Montana les attendait dans son véhicule utilitaire à la sortie de l'aéroport international Toussaint Louverture pour les amener à leur hôtel. Mais Serge Monette et Gladys Guérin-Monette ont décidé, à la dernière minute, de rendre visite à la mère de Gladys. La vieille dame de 95 ans vivait dans une résidence de personnes âgées à Pétionville, une banlieue montagneuse de Port-au-Prince.

Cette décision impromptue a probablement sauvé la vie du comptable de 59 ans et de son épouse de 62 ans. L'hôtel Montana a été réduit en miettes durant le tremblement de terre.

«C'est une chance inouïe», dit Serge Monette, nouveau retraité de son poste de directeur du Projet de réforme judiciaire Canada-Balkans.

Le changement de plan ainsi que la demi-heure passée à attendre les bagages, sans parler du temps consacré à acheter des téléphones cellulaires avant de quitter l'aéroport, n'ont pas nui. «Si nous n'avions pas perdu autant de temps à l'aéroport, nous serions revenus de notre visite auprès de ma mère à l'hôtel à l'heure du tremblement de terre», croit Mme Guérin-Monette.

Ils venaient d'entrer au Pavillon de l'Âge d'or quand la terre a tremblé.

«J'avais déjà vécu quelque chose de semblable enfant en Haïti, mais pas de cette intensité. Ça n'arrêtait pas. La table est tombée, le dessus de la toilette sautait». Mais l'édifice est demeuré intact.

Le couple qui a fait connaissance il y a 30 ans à l'Université d'Ottawa, avait prévu ce voyage après la retraite de M. Monette en décembre.

Maintenant, leur vie à Val-des-Monts, a changé.

«Nous voyons la vie différemment, dit M. Monette. L'important, c'est de vivre un jour à la fois».