L'organisation humanitaire Oxfam s'en est prise mercredi au gouvernement haïtien, aux pays donateurs et à la Commission pour la reconstruction d'Haïti, un an après le séisme du 12 janvier, soulignant qu'un million de personnes n'avaient toujours pas de logement.

«Un an après, seulement 5% des décombres ont été dégagés (...) la construction des maisons à grande échelle ne peut pas commencer avant que la quantité énorme de débris ait été dégagée», déplore dans un communiqué Oxfam.

Elle rappelle par ailleurs que seulement 42% des 2,1 milliards de dollars promis par les gouvernements en 2010 ont été donnés à la fin de l'année, selon le bureau de l'envoyé spécial de l'ONU en Haïti.

L'association impute le manque de progrès dans la reconstruction du pays «à une combinaison handicapante d'indécision de la part du gouvernement d'Haïti, de poursuite trop fréquente de leurs propres priorités d'aide par les pays donateurs riches et du manque d'énergie de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti».

Celle-ci, co-présidée par l'ancien président américain Bill Clinton et le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive, est chargée de gérer les 10 milliards de dollars promis à Haïti par la communauté internationale.

«Jusqu'à présent, la Commission n'a pas été à la hauteur de son mandat», estime l'organisation.

«Près d'un million de personnes vivent encore dans des tentes ou sous des bâches et les centaines de milliers d'autres qui vivent dans les décombres de la ville ne savent toujours pas quand ils pourront rentrer chez eux», déclare Roland Van Hauwermeiren, directeur d'Oxfam en Haïti.

«Cela a été une année d'atermoiements qui a mis la reconstruction d'Haïti en suspens», juge-t-il dans le communiqué.

«Reconstruire ce pays dévasté ne se fera pas du jour au lendemain, mais il y a des décisions cruciales à propos de l'emploi, du déblaiement des décombres, de la réparation des logements et de l'allocation des terres pour les personnes qui ne seront pas en mesure de retourner dans leurs foyers qui peuvent et doivent être prises d'urgence», ajoute-t-il, soulignant que «la reconstruction à long terme de la catastrophe a tout juste commencé».