La Corée du Sud a accepté jeudi la proposition du Nord d'entamer des pourparlers militaires «à un haut niveau» afin d'apaiser les tensions, mais elle a prévenu une nouvelle fois que le Nord devait admettre sa responsabilité dans deux graves incidents survenus en 2010.

Séoul répondait à un message envoyé par le ministre nord-coréen Kim Yong-Chun à son homologue sud-coréen Kim Kwan-Jin.

Selon le ministère sud-coréen de l'Unification, chargé des relations entre les deux voisins, le Nord suggère que les deux parties échangent leurs vues sur chacun des incidents et sur «la réduction des tensions militaires» dans la péninsule.

On ignore si ces pourparlers militaires «de haut niveau» impliquent les deux ministres de la Défense - qui se sont réunis seulement deux fois ces dix dernières années - ou des généraux.

Le ministère de l'Unification a répété, une nouvelle fois, ses conditions à l'ouverture du dialogue.

«Nous viendrons à des négociations militaires de haut niveau, dont l'ordre du jour doit inclure un engagement ferme de la part du Nord à prendre ses responsabilités concernant le naufrage du Cheonan et l'attaque sur l'île de Yeonpyeong», a déclaré à l'AFP Lee Jong-Joo, porte-parole du ministère.

Séoul a accepté la proposition de tenir des réunions préparatoires à ces discussions de haut niveau, a-t-elle ajouté.

«Comme le Nord n'a pas mentionné notre demande concernant le désarmement nucléaire, nous allons également proposer des négociations distinctes entre des responsables gouvernementaux de haut rang pour vérifier leur sérieux» sur ce sujet, a précisé la porte-parole.

Deux graves incidents ont nettement tendu les relations entre le Sud et le Nord en 2010: en mars, 46 marins ont péri dans le torpillage de la corvette Cheonan, attribué par une enquête internationale à Pyongyang (qui dément), et fin novembre le Nord a bombardé l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, faisant quatre morts.

Autre facteur de tension: le programme nucléaire nord-coréen. À la mi-novembre, le régime de Pyongyang avait fait visiter à un expert américain le site nucléaire de Yongbyon, une vaste usine d'enrichissement d'uranium doté de plus de 1000 centrifugeuses.

Mais depuis la toute fin décembre, Pyongyang a changé de ton et multiplie les invitations au dialogue.

Pyongyang a toujours dit vouloir discuter du désarmement nucléaire avec Washington, et non avec Séoul, arguant que son arsenal nucléaire avait pour vocation de dissuader les Etats-Unis de l'attaquer.