La course à l'investiture républicaine pour la Maison-Blanche s'est resserrée jeudi avec le retrait de Rick Perry, qui s'est rallié à Newt Gingrich, menaçant les chances du favori Mitt Romney dans la primaire en Caroline du Sud samedi.

«Je suis parvenu à la conclusion qu'il n'y a pas de solution viable pour moi dans la campagne de 2012», a dit le gouverneur du Texas lors d'un point presse à Charleston. «Par conséquent, je suspends ma campagne et soutiens Newt Gingrich».

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Le soutien de M. Perry, ardent défenseur des valeurs chrétiennes, vient renforcer les chances du conservateur Newt Gingrich d'entraver la progression de Mitt Romney, aux positions plus modérées.

Après une entrée en trombe dans la campagne en août dernier, M. Perry avait brièvement occupé la position de favori de la course. Mais une série de gaffes lors de débats télévisés ont affaibli sa cote.

Jeudi, M. Gingrich s'est dit «très honoré» du soutien du Texan. «J'ai ressenti beaucoup d'honneur et d'humilité en entendant le gouverneur Perry parler comme il l'a fait si bien en annonçant qu'il me soutenait», a-t-il déclaré lors d'une réunion publique.

L'écart entre MM. Romney et Gingrich se resserrait jeudi en Caroline du Sud. Selon une moyenne de plusieurs sondages réalisée par RealClearPolitics, M. Romney obtenait 33,6% des intentions de vote contre 26% pour M. Gingrich. La semaine dernière, M. Romney menait encore d'environ 10 points.

Jeudi soir, M. Romney et Gingrich devaient se retrouver à Charleston pour un dernier débat télévisé avant la primaire de samedi, en compagnie des deux autres candidats encore en lice: Ron Paul, un isolationniste aux positions atypiques, et Rick Santorum.

Parallèlement, le parti républicain a annoncé que M. Santorum avait finalement remporté le scrutin de l'Iowa le 3 janvier. Contrairement à ce qui avait été annoncé le soir du scrutin, le premier organisé pour désigner l'adversaire de Barack Obama à la présidentielle du 6 novembre, ce catholique ultraconservateur a devancé M. Romney de 34 voix.

L'annonce de la victoire de M. Santorum dans l'Iowa avec un écart si faible n'a qu'une portée symbolique. Mais elle porte un coup à M. Romney, un mormon pour qui la Caroline du Sud et ses 60% de républicains évangéliques est un terrain difficile.

Le multimillionnaire, attaqué de toutes parts, doit faire face depuis plusieurs jours à de virulentes critiques concernant son passé dans les affaires. À la tête du fonds d'investissement Bain Capital dans les années 1980 et 1990, il a été accusé d'avoir «pillé» des entreprises en mettant des employés au chômage.

M. Romney, qui jusqu'à présent concentrait ses attaques sur M. Obama, a dû revoir sa stratégie pour prendre davantage en compte l'émergence de M. Gingrich, le décrivant comme un «leader peu fiable», susceptible de manquer de l'éthique nécessaire à un président des États-Unis.

En outre, Newt Gingrich, qui cherche à séduire un électorat intransigeant sur les valeurs familiales, a été la cible d'une pique de la part d'une de ses ex-femmes. Dans une interview qui doit être diffusée jeudi soir sur la chaîne ABC, Marianne Gingrich se livre à un grand déballage sur leurs 18 ans de mariage, décrivant le candidat comme un libertin.

Après sa victoire la semaine dernière dans le New Hampshire, M. Romney serait quasiment assuré de décrocher l'investiture de son parti s'il l'emportait en Caroline du Sud. Le processus des primaires doit se poursuivre État par État jusqu'à l'été.