Le Mississippi et l'Alabama, deux États du sud des États-Unis organisent à leur tour des primaires républicaines mardi, au cours desquelles le modéré Mitt Romney, un mormon du Nord-Est, aura fort à faire pour conquérir ce bastion évangélique.

Mais ces primaires sont aussi celles de la dernière chance pour Newt Gingrich. L'ancien président de la Chambre des représentants, homme du Sud, n'a pour l'heure remporté que deux Etats, la Géorgie et la Caroline du Sud, sur les 26 où ont eu lieu des primaires et des «caucus», assemblées populaires, depuis janvier.

En campagne dans une église du Mississippi dimanche soir ou lors d'une réunion électorale dans la ville côtière de Biloxi lundi, M. Gingrich va tenter de convaincre pour arracher deux victoires qu'il qualifie lui-même d'«impératives».

Mitt Romney aussi sillonne ces deux Etats du «Vieux Sud» sans relâche. Après un meeting à Jackson, la capitale du Mississippi vendredi, il se rendra lundi matin à Mobile, dans l'Alabama, sur les bords du Golfe du Mexique, selon son site de campagne.

L'ancien gouverneur du Massachusetts dispose déjà d'un tiers des délégués dont il a besoin pour être investi comme candidat républicain à la présidentielle. Et, à en croire le sénateur républicain Lindsey Graham, «mathématiquement, tout est déjà pratiquement fini».

«Si Romney s'en tire bien, s'il gagne soit le Mississippi soit l'Alabama et qu'il gagne l'Illinois (le 20 mars, ndlr), je pense qu'il est virtuellement impossible que (les primaires) se poursuivent au-delà du mois de mai», a dit M. Graham sur la chaîne ABC dimanche.

Mais, dans ce «Vieux Sud» ultra-conservateur, Newt Gingrich et Rick Santorum pourraient se détacher en jouant à fond la carte religieuse.

Rick Santorum, fervent catholique, s'est adjugé samedi 51% des voix lors des «caucus», assemblées populaires, du Kansas, un Etat rural au coeur de l'Amérique ultraconservatrice. Et l'équipe de campagne du candidat compte bien miser une fois encore sur cette aura conservatrice pour remporter le Mississippi et l'Alabama, qui, à eux deux, enverront 90 délégués à la convention du parti en août.

Si le scrutin se joue en partie sur les thèmes de société, le piètre état de l'économie locale devrait aussi s'inviter dans la campagne.

L'Alabama et le Mississippi sont parmi les États les plus pauvres des États-Unis.

John Bryant, conseiller républicain à Tarrant dans l'Alabama, est encore indécis et choisira son candidat selon «ce qu'il peut faire pour nous, s'il est élu, pour améliorer la situation économique et pour que nous puissions retrouver le chemin de la prospérité».

Dans le Mississippi, M. Romney obtient 35% des intentions de vote et a reçu le soutien du gouverneur de l'État, Phil Bryant. MM. Santorum et Gingrich sont à coude-à-coude avec 27%. Le Texan Ron Paul est loin derrière avec 7%, selon un sondage de Rassmussen Reports publié vendredi.

Cependant, souligne Troy Gibson, professeur associé de sciences politiques à l'université du Mississippi du Sud, «je ne pense pas que Romney puisse l'emporter dans le Mississippi et l'Alabama. Il ne crée pas un enthousiasme suffisant au niveau de la base électorale pour gagner».

Selon M. Gibson, M. Santorum l'emporterait de justesse, grâce au vote des chrétiens conservateurs qui représentent entre 40 et 50% de la population du Mississippi.

Pour l'heure, Mitt Romney, qui fêtera ses 65 ans lundi, fait toujours la course en tête avec environ un tiers des 1144 délégués dont il a besoin pour être investi lors de la convention républicaine en août et devenir celui qui affrontera le président Barack Obama en novembre. Samedi, il a remporté les scrutins organisés aux îles Vierges (Caraïbes), à Guam et aux Mariannes du Nord (Pacifique).