Le week-end de Pâques aurait pu pousser le très chrétien Rick Santorum à croire en une résurrection possible de sa campagne à la présidence. Mais c'est plutôt le contraire qui s'est produit.

Après des victoires inattendues dans 11 États et des appels passionnés aux électeurs les plus conservateurs de son parti, le candidat catholique de 53 ans a annoncé hier son retrait de la course à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de novembre.

>>> Réagissez sur le blogue de Richard Hétu

«Même si cette campagne présidentielle est terminée pour moi, et nous suspendons notre campagne à partir d'aujourd'hui, nous n'abandonnons pas le combat», a déclaré Rick Santorum lors d'une conférence de presse à Gettysburg, en Pennsylvanie.

L'ancien sénateur de cet État du Nord-Est était le rival le plus sérieux de Mitt Romney, dont la victoire dans la course à l'investiture républicaine semble plus inévitable que jamais. Newt Gingrich et Ron Paul sont toujours en piste, mais leur retard sur l'ancien gouverneur du Massachusetts est virtuellement insurmontable.

Entouré de plusieurs membres de sa famille, Rick Santorum a invoqué l'état de santé de sa fille Bella pour justifier son retrait. Il a passé les derniers jours dans un hôpital de Virginie avec la fillette de 3 ans qui est atteinte d'une maladie génétique rare, la trisomie 18.

Mais les mathématiques ont également dû peser lourdement dans sa décision. Après sa triple défaite de la semaine dernière au Wisconsin, au Maryland et dans le District de Columbia, Rick Santorum n'avait plus de chance véritable d'empêcher Romney d'atteindre le chiffre magique des 1144 délégués nécessaires pour décrocher l'investiture républicaine.

En restant dans la course, Rick Santorum s'exposait en outre à une forte humiliation: selon au moins un sondage, il accusait un retard sur Mitt Romney dans l'État qu'il a représenté au Sénat des États-Unis, et où se tiendra une primaire le 24 avril.

Quoi qu'il en soit, ce retrait permettra au favori républicain dans la course à la Maison-Blanche de recentrer son discours et d'épargner des millions de dollars en publicités électorales.

«Le sénateur Santorum est un concurrent capable et louable, et je le félicite pour la campagne qu'il a menée. Il s'est avéré une voix importante dans notre parti et notre pays», a déclaré Mitt Romney dans un communiqué.

Le candidat ultraconservateur aura attiré l'attention par ses déclarations controversées sur la contraception, la place de la religion sur la place publique et l'enseignement supérieur, entre autres.

«Le président veut que tout le monde en Amérique aille à l'université. Quel snob!», a-t-il notamment dit lors d'un discours au Michigan.

64 %

Maintenant que Rick Santorum n'est plus dans la course, Mitt Romney peut s'attaquer à deux des principaux défis auxquels il fait face. L'un d'eux est évidemment Barack Obama, qu'il tentera vraisemblablement d'évincer de la Maison-Blanche en novembre.

Mais le plus pressant de ces défis est peut-être celui de son image, qui en a pris un coup depuis le début de la course à l'investiture républicaine.

Un sondage publié hier par le Washington Post et ABC News a donné une idée du problème: 64% des Américains jugent le président démocrate «plus sympathique et plus amical», contre seulement 26% pour Mitt Romney.