Il a demandé à un homme en fauteuil roulant de se lever afin que tous les membres d'une assemblée puissent le voir.

Il a affirmé que Franklin Roosevelt avait prononcé une allocution télévisée après le krach boursier de 1929, une double impossibilité: Herbert Hoover était alors président et la télévision n'était pas encore un moyen de communication répandu.

Il a reconnu que «Hillary (Clinton) était aussi, voire plus, capable que moi d'être vice-présidente. Et, franchement, peut-être aurait-elle été un meilleur choix que moi.»

 

Barack Obama se dit toujours fier d'avoir choisi Joseph Biden comme colistier, mais ces jours-ci, son candidat à la vice-présidence fait plus qu'honneur à sa réputation de machine à gaffes. Pour récents qu'ils soient, les exemples cités plus haut n'ont rien d'exhaustif, loin de là.

Aussi les membres de l'équipe de John McCain ne seront-ils pas les seuls ce soir à se ronger les ongles en regardant le débat télévisé entre les candidats à la vice-présidence. Ceux du camp Obama auront également leurs raisons d'être nerveux.

Joe Biden, 65 ans, parviendra-t-il à éviter les bourdes? Personne ne doute de son expérience et de son expertise, notamment en politique étrangère, le talon d'Achille de Sarah Palin. Élu pour la première fois au Sénat en 1972, alors qu'il n'avait que 29 ans, il préside aujourd'hui la commission des Affaire étrangères de cette auguste institution, après avoir, jadis, dirigé la commission judiciaire.

Plagiats et bourdes

Personne ne doute non plus de son ambition politique. Le sénateur du Delaware a brigué la présidence des États-Unis à deux reprises. Le dénouement de sa première campagne présidentielle a démontré que ses erreurs pouvaient être à la fois graves et humiliantes. En 1987, lors d'une allocution dans l'Iowa, il avait emprunté sans le dire des grands pans d'un discours du leader du Parti travailliste britannique, Neil Kinnock.

Il s'était retiré de la course après que les journaux et ses adversaires eurent découvert dans son passé d'autres cas de plagiat.

Dix ans plus tard, lors de sa deuxième campagne présidentielle, Joe Biden a commis une autre bourde importante que Barack Obama lui a évidemment pardonnée. Au tout début de la course à l'investiture démocrate, il avait affirmé que le sénateur de l'Illinois «est le premier Afro-Américain consensuel qui s'exprime bien, qui soit brillant, propre sur lui et beau garçon».

Grand parleur devant l'Éternel, Joe Biden peut évidemment sortir des phrases assassines qui touchent la cible. Lors d'un débat télévisé, il s'était fameusement moqué de Rudolph Giuliani dont l'argument électoral se résumait souvent à sa gestion des attentats du 11 septembre.

«Il y a seulement trois choses qu'il peut mentionner dans une phrase: un nom, un verbe et le 11 septembre», avait-il déclaré.

Dimanche dernier, il a également employé une formule mémorable pour attaquer John McCain et vanter Barack Obama: «John McCain a dit qu'il suivrait Oussama ben Laden jusqu'aux portes de l'enfer. Eh bien, laissez-moi vous dire quelque chose: Barack Obama le suivra où il vit et l'enverra en enfer.»