Un juge fédéral a ouvert jeudi à Washington la première audience devant un tribunal civil au cours de laquelle six détenus de Guantanamo vont pouvoir contester leur détention pour la première fois depuis l'ouverture de la prison américaine début 2002.

Les six détenus, des Algériens qui résidaient en Bosnie au moment de leur arrestation, étaient en liaison téléphonique avec la salle d'audience depuis le centre de détention située sur la base navale américaine à Cuba. La totalité des propos tenus jeudi matin à Washington leur a été traduits.

Le juge fédéral Richard Leon, le premier à mener à terme une procédure de contestation de la détention (Habeas Corpus) autorisée le 12 juin par la Cour suprême, a longuement exposé aux détenus les conditions dans lesquelles allaient se dérouler la procédure, qui doit se conclure dans une semaine.

Il a notamment expliqué que la plupart des débats se tiendraient à huis clos entre lui et les avocats, sans ni public ni détenus, parce que la plupart des pièces à charge présentées par le gouvernement étaient classées secret défense.

«Les détenus ont obtenu le droit de recevoir un jugement en bonne et due forme sans précédent dans la procédure» d'Habeas Corpus, a-t-il assuré, insistant à plusieurs reprises sur le fait qu'il s'agissait d'une première dans le droit américain.

Les parties ont ensuite brièvement présenté les arguments qu'elles pouvaient développer en public. Le gouvernement a assuré disposer de preuves que les six hommes planifiaient de rejoindre des camps d'Al-Qaeda en Afghanistan lorsqu'ils ont été arrêtés tout début octobre 2001 et la défense a certifié le contraire, évoquant des arrestations «par erreur».

Le juge devrait annoncer sa décision dans une dixaine de jours.