Ahmed Ressam, un Algérien membre d'Al-Qaeda, a été à nouveau condamné mercredi à 22 ans de prison par un juge fédéral de Seattle pour avoir essayé de commettre un attentat à l'explosif à l'aéroport de Los Angeles fin 1999.

«Oui, (il a été condamné à) 22 ans», a déclaré à l'AFP la porte-parole du procureur fédéral de Seattle, Emily Langlie, dans un court message électronique.

Le juge présidant à l'affaire a donc prononcé la même peine qu'en juillet 2005, contre les réquisitions du parquet qui voulait que l'Algérien de 41 ans purge 45 ans de prison.

La première peine avait été annulée en appel en 2007.

À l'époque, une cour d'appel de San Francisco avait donné raison à Ahmed Ressam, qui contestait l'un des neufs chefs de sa condamnation, portant sur des déclarations faites aux douanes lors de son arrestation en possession d'explosifs. La cour avait demandé au tribunal de première instance de prononcer une nouvelle peine.

Ressam avait été interpellé en décembre 1999 à la descente d'un ferry à Port Angeles, dans le nord de l'État de Washington, alors qu'il essayait de pénétrer en territoire américain depuis le Canada avec 59 kg d'explosifs et des détonateurs dans sa voiture.

En avril 2001, l'Algérien avait été reconnu coupable d'avoir voulu commettre un attentat à l'aéroport international de Los Angeles, l'un des plus fréquentés au monde, à l'occasion du passage à l'an 2000. Les médias américains l'avaient surnommé le «millennium bomber», le terroriste du millénaire.

La valise d'explosifs avait pu être interceptée grâce à la vigilance d'un agent des douanes, qui, alerté par la nervosité de Ressam, lui avait demandé d'ouvrir le coffre de sa voiture.

Membre du réseau d'Oussama ben Laden, Ahmed Ressam avait commencé, après son arrestation, par devenir une importante source d'informations pour les policiers américains, britanniques, canadiens et allemands dans leur traque de terroristes.

En 2003, il avait cependant cessé toute coopération avec la justice.

La condamnation de mercredi constitue un nouveau revers pour le parquet qui réclame depuis le début de l'affaire des peines plus lourdes contre Ressam. En 2005, le procureur avait demandé qu'il soit condamné à 35 ans de prison. Avant l'énoncé de la peine mercredi, Mme Langlie avait indiqué que son bureau voulait désormais que le terroriste reçoive une peine de 45 ans ferme.

La défense, en revanche, voulait que soit prise en compte la coopération dont Ressam avait fait preuve dans le passé.

En avril 2001, Ahmed Ressam avait été reconnu coupable de neuf chefs d'accusation, dont participation à un complot terroriste. Il risquait alors un minimum de 65 ans de prison, mais au terme d'un marché avec le parquet en échange de sa coopération, cette peine avait été réduite à 27 ans.

Sa condamnation avait été repoussée à plusieurs reprises, au fur et à mesure qu'il aidait les autorités.