Un juge militaire de Guantanamo a refusé jeudi de suspendre la procédure contre un Saoudien accusé d'être impliqué dans l'attentat du navire USS Cole qui avait fait 17 morts en 2000, comme le demandait l'accusation sur requête du président Obama, a indiqué le Pentagone.

«Le juge James Pohl a rejeté la requête déposée par l'accusation» demandant la suspension de la procédure judiciaire pendant 120 jours, a assuré à l'AFP Jeffrey Gordon, un porte-parole du département américain de la Défense, confirmant une information du Washington Post.

Au soir de son investiture, le nouveau président américain avait demandé au secrétaire à la Défense Robert Gates que l'accusation réclame une suspension des procédures pendant 120 jours, le temps de décider du sort réservé aux tribunaux d'exception très controversés de Guantanamo.

Le lendemain, deux juges, dont celui en charge du dossier des cinq hommes accusés d'avoir organisé les attentats du 11-Septembre avaient accepté la requête.

La décision du juge étant souveraine, la nouvelle administration va devoir décider désormais si elle décide de retirer les charges contre Abd al-Rahim al-Nashiri pour arrêter de fait la procédure. M. Al-Nashiri, 43 ans, est l'un des six détenus de Guantanamo qui encourent la peine de mort et l'un des trois que la CIA a reconnu avoir soumis à la simulation de noyade, considérée comme de la torture.

Il devait annoncer s'il plaidait ou non coupable le 9 février.

Né à La Mecque, il est accusé d'avoir aidé deux extrémistes islamistes qui avaient lancé une barge remplie d'explosifs contre la coque de l'USS Cole, alors amarré au port d'Aden (Yémen). L'attentat avait tué 17 marins américains.

Arrêté en 2002, il a été détenu par la CIA dans un lieu inconnu avant d'être transféré en 2006 à Guantanamo.