Le débat sur l'euthanasie est revenu au premier plan aux États-Unis, où l'État de Washington vient d'autoriser les médecins à prescrire des doses mortelles de médicaments aux patients gravement malades qui en font la demande.

La loi Death with Dignity (Mourir dans la dignité) a été approuvée par une importante majorité d'électeurs de l'État lors d'un référendum en novembre dernier, et est entrée en vigueur hier.

 

Or, la nature controversée de l'euthanasie n'est pas sur le point de s'estomper pour autant, note le Dr Tom Preston, cardiologue à la retraite et membre de l'organisation Choix et Compassion.

«Il y a beaucoup de médecins qui, en principe, sont d'accord avec cela, ou n'y voient pas d'inconvénient, mais, pour toutes sortes de raisons sociales ou professionnelles, ils ne veulent pas être impliqués.»

Selon lui, la discussion entourant le droit de mourir va évoluer au fil des ans, et risque d'être mieux acceptée dans la communauté médicale. «Cela va être un changement culturel», a-t-il laissé savoir.

Washington et l'Oregon sont les seuls États à autoriser et baliser l'euthanasie. Dans les deux cas, la loi prévoit une exception pour les hôpitaux et les médecins qui voudraient refuser la pratique.

La nouvelle loi stipule que le patient doit être diagnostiqué comme ayant moins de six mois à vivre. Il doit aussi être capable d'interagir avec son entourage, et faire approuver sa demande oralement et par écrit par deux médecins, puis recommencer cette même procédure après une période de 15 jours.

En Oregon, les patients qui désirent mettre fin à leurs jours obtiennent généralement les médicaments nécessaires en dehors du système hospitalier. En pratique, les 401 personnes ayant mis fin à leurs jours légalement depuis 11 ans ont choisi de mourir à la maison, a rapporté le New York Times cette semaine.

La Cour suprême des États-Unis a statué en 2006 sur le droit des États d'adopter leurs propres lois sur l'euthanasie.

Arrestations en Géorgie

La question du suicide assisté a également été soulevée la semaine dernière avec l'arrestation de quatre membres du réseau Final Exit Network dans l'État de la Géorgie.

Ces personnes sont accusées d'avoir notamment aidé le suicide d'un homme de 58 ans qui a combattu un cancer de la gorge durant plusieurs années. Des membres du groupe auraient mis des gants de caoutchouc et employé diverses techniques pour masquer leur présence dans la maison du défunt.

L'une des membres du groupe, Claire Blehr, est accusée d'avoir expliqué en détail les procédures qui permettent de mettre fin à ses jours au moyen d'un sac de plastique et d'une bonbonne d'hélium.

Sans le savoir, Mme Blehr a donné ces informations à un enquêteur, qui avait infiltré le groupe en prétendant vouloir mettre fin à ses jours.

En Géorgie, les gens reconnus coupables d'avoir aidé à un suicide risquent une peine de prison de cinq années.