Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a recommandé de couper dans plusieurs gros programmes d'armement, dont le chasseur F-22, en indiquant vouloir «profondément réformer» le mode d'acquisition du Pentagone et «changer les priorités».

M. Gates a annoncé qu'il prévoyait de mettre un terme à la production des F-22 de Lockheed Martin, annuler le contrat pour de nouveaux hélicoptères présidentiels ou encore tailler dans un méga-programme de modernisation des équipements de l'armée de Terre.

Il a parallèlement souhaité augmenter la production de drones (avions sans pilote), utilisés pour lutter contre les insurgés à la frontière afghano-pakistanaise.

Le plan dévoilé lors d'une conférence de presse au Pentagone montre la volonté de la nouvelle administration de trouver un meilleur équilibre entre les moyens alloués à la contre-insurrection, devenue le modèle de conflit dominant, et ceux attribués à la préparation aux conflits de type traditionnel entre Etats, a expliqué M. Gates.

Il a également insisté sur la nécessité de mieux dépenser l'argent en ayant une meilleure politique d'achat et éviter ainsi des programmes coûteux, en retard et parfois inutiles.

Les recommandations présentées lundi ont trois objectifs principaux, a dit M. Gates: réaffirmer l'engagement de la prise en compte des besoins des militaires, des financements basés «sur les capacités à mener les guerres dans lesquelles nous sommes engagés» et «les scénarios que nous pouvons rencontrer dans les années à venir».

Le troisième point consiste a réformer très profondément la façon dont le Pentagone passe ses contrats, a souligné M. Gates.

Ces recommandations budgétaires risquent de provoquer une levée de boucliers chez les parlementaires des circonscriptions où sont implantées les industries de défense touchées.

Le sénateur républicain John McCain a en revanche fait part de sa satisfaction lundi après ces annonces.

«Je soutiens fortement la décision du secrétaire Gates de restructurer un certain nombre de grands programmes de défense», a-t-il dit dans un communiqué diffusé alors que celui-ci se trouvait en tournée en Asie.

«L'annonce d'aujourd'hui est un pas dans la bonne direction», a ajouté John McCain, le plus haut responsable républicain à la commission des Services armés du Sénat.