Le président américain Barack Obama a réclamé jeudi que La Havane montre «des signes de changement» afin de permettre un plus grand dégel des relations entre les deux pays, dans une interview accordée à la chaîne CNN peu avant son départ pour l'Amérique latine.

«Je ne m'attends pas à ce que Cuba réclame l'aumône. Personne ne demande à qui que ce soit de faire l'aumône. Ce que nous attendons, c'est un signe qu'il va y avoir des changements dans la façon dont Cuba agit», a dit le président américain.

Le dirigeant cubain Fidel Castro avait exigé lundi du président américain, la fin du «blocus» contre l'île et refusé toute «aumône», en réagissant à la levée par les Etats-Unis des restrictions sur les voyages et les transferts d'argent des Américano-Cubains vers leur pays d'origine.

Evoquant ces mesures d'assouplissement annoncées lundi, Barack Obama a déclaré sur CNN: «Je pense que c'est un signe de notre bonne foi, qui montre que nous voulions dépasser la mentalité de la Guerre froide qui a persisté ces 50 dernières années. Et avec un peu de chance, nous verrons des signes que Cuba veut faire de même».

Le président a appelé à la libération des prisonniers politiques cubains et à l'instauration de la liberté d'expression dans le pays pour permettre «un plus grand dégel des relations» entre les Etats-Unis et le pays communiste.

Barack Obama, qui participera vendredi au sommet des Amériques à Trinité-et-Tobago aux côtés de 33 autres chefs d'Etats, prend jeudi le chemin du Mexique pour des entretiens avec l'un de ses grands interlocuteurs internationaux, le président Felipe Calderon.

La Havane ne participera pas au sommet des Amériques, première grande rencontre des latino-américains avec Barack Obama, mais le dossier cubain y sera omniprésent.

Les pays de la région, du Brésil modéré en passant par le belliqueux Venezuela, prévoient de remettre sur la table le dossier de l'embargo imposé depuis 47 ans au régime communiste et du retour dans le giron de l'Organisation des Etats américains (OEA) de Cuba, exclue en 1962. Ils réclament la fin de l'embargo comme preuve de l'évolution de la politique américaine.