La Maison Blanche a accusé lundi l'ancien vice-président américain Dick Cheney de vouloir rejouer l'élection présidentielle de novembre 2008, après les critiques qu'il a formulées dimanche à l'encontre de la politique du président Barack Obama en matière de sécurité.

Le républicain Dick Cheney a défendu sur la chaîne CBS les techniques d'interrogatoire assimilées à de la torture pratiquées sous l'administration Bush sur des suspects de terrorisme, jugeant qu'elles avaient «sauvé des milliers de vie». L'une des premières décisions prises par Barack Obama a été d'interdire ces méthodes d'interrogatoire musclées.

Le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs a affirmé que M. Cheney ressassait des idées rejetées par les électeurs américains en novembre dernier.

«Je pense qu'il s'agit d'une série d'idées et de pensées qui étaient en grande partie le thème des dernières élections, et qui ont été rejetées», a dit M. Gibbs.

«Ils (les républicains) avancent en regardant en arrière. Si le vice-président (Dick Cheney) pense que c'est la façon de renforcer le parti républicain, nous le laissons volontiers à ces pratiques», a-t-il ajouté.

M. Gibbs s'est également dit «frappé» de la différence entre l'attitude de l'ancien vice-président et celle de l'ex-président George W. Bush, qui a choisi de rester discret sur la politique menée par son successeur.

Au cours du dîner de l'association des correspondants de la Maison Blanche, où il est de tradition pour le président de faire de l'humour, M. Obama s'en était aussi pris samedi soir à l'ancien vice-président.

«Dick Cheney était censé être là ce soir, mais il est très occupé à travailler sur ses mémoires, provisoirement intitulées: <i>Comment tirer sur des amis et mener des interrogatoires</i>», a dit le président, faisant référence à un accident de chasse au cours duquel M. Cheney avait tiré par erreur sur l'un de ses amis en 2006.