La justice américaine a annoncé jeudi l'arrestation et l'inculpation de quatre Américains, accusés de planifier des attaques terroristes contre des objectifs militaires et une synagogue à New York, huit ans après les attentats du 11 septembre 2001 aux États Unis.

Quatre hommes ont été arrêtés à New York et inculpés de complot terroriste contre des objectifs militaires et deux synagogues à New York, une affaire qui survient en plein débat sur la sécurité aux États-Unis huit ans après les attentats du 11 septembre.

Les terroristes présumés, trois citoyens américains et un Haïtien «au passé judiciaire lourd, qui voulaient conduire le jihad (guerre sainte)» selon le chef de la police de New York Raymond Kelly, comparaissaient en fin de matinée devant un tribunal fédéral à White Plains (nord de New York). Ils encourent de 25 ans de prison à la prison à perpétuité.

Au cours d'une conférence de presse avec le maire de New York Michael Bloomberg, le chef de la police a assuré qu'ils avaient agi «seuls, sans complicités extérieures ou liens avec des réseaux terroristes internationaux».

Selon un élu républicain de New York, Peter King, les quatre hommes sont tous de confession musulmane, certains s'étant convertis à l'islam alors qu'ils étaient en prison.

Ils ont été appréhendés mercredi soir alors qu'ils venaient de poser devant une synagogue du Bronx (nord de New York) ce qu'ils pensaient être des bombes, en fait des leurres qui leur avaient été procurés par un agent infiltré du FBI, a précisé à la presse le chef de la police Raymond Kelly.

Les quatre hommes ont été accusés de «complot visant à provoquer des explosions près d'une synagogue dans le quartier de Riverdale dans le Bronx, et à tirer sur des avions militaires stationnés sur la base de la garde nationale à l'aéroport de Stewart à Newburgh, New York, avec des missiles sol-air Stinger», selon le parquet.

Pour obtenir ces armes, la bande était en contact avec un informateur du FBI (police fédérale) sous couverture, qui a fourni au groupe «un missile inactif et des explosifs inertes».

Les suspects étaient sous surveillance depuis l'an dernier. Il s'agit de James Cromitie, alias Abdul Rahman, 53 ans, «incarcéré à 27 reprises», David Williams, connu également sous le nom de Daoud ou DL, Onta Williams, alias Hamza, et Laguerre Payen, alias Amin et Almondo.

Un contact avait été établi en juin 2008 entre un agent du FBI et James Cromitie, lequel s'était plaint auprès de lui de la guerre menée par les États-Unis en Afghanistan et avait manifesté «son souhait d'entreprendre quelque chose contre l'Amérique», selon la plainte déposée au parquet.

À partir d'octobre 2008, le contact avec les quatre hommes s'est poursuivi sur une base régulière dans un immeuble new-yorkais dans lequel le FBI avait installé un équipement de surveillance audio et vidéo.

Le groupe «a exprimé son souhait» de viser des cibles à New York, et Cromitie a demandé à son informateur «de lui fournir des missiles guidés sol-air et des explosifs», selon le bureau du procureur. Les armes fournies étaient désactivées.

En avril dernier, le groupe a choisi une synagogue qu'il voulait attaquer, dans le Bronx, et a commencé à prendre des photos d'avions militaires sur la base de Stewart à Newburgh, à 88 km au nord de New York.

L'attaque aurait impliqué l'explosion de voitures stationnées près de la synagogue, a précisé M. King. «Nous pouvons être en sécurité ce soir parce que ce complot a été déjoué mais nous ne savons pas combien d'autres existent», a-t-il ajouté.

L'annonce de ces arrestations est intervenue le jour-même d'un important discours du président américain Obama sur la lutte contre le terrorisme.

Ce dernier a affirmé sa détermination à fermer le camp de détention de Guantanamo et s'est dit résolu à défendre à la fois la sécurité des Américains et les grandes valeurs des États-Unis, estimant que l'un ne peut se faire sans l'autre.