Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas tenait mercredi une série d'entretiens à Washington pour préparer sa première rencontre jeudi avec le président américain Barack Obama, dont il attend des pressions sur Israël en vue de la création d'un Etat palestinien.

M. Abbas, arrivé mardi soir à Washington, a rencontré mercredi dans la matinée le président de la Banque Mondiale Robert Zoellick au siège de cette institution qui doit annoncer, jeudi, l'octroi d'une nouvelle aide de 55 millions de dollars à l'Autorité palestinienne, selon des responsables palestiniens.Il devait ensuite s'entretenir avec le sénateur démocrate Carl Levin avant un dîner avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton.

Entre-temps, il recevra le chef de la diplomatie égyptienne Ahmed Aboul Gheit et le chef des services de renseignements égyptiens Omar Souleimane, présents à Washington pour préparer la visite de M. Obama début juin en Egypte où il prononcera un grand discours à l'adresse du monde musulman.

«Nous nous attendons à une intervention américaine active se traduisant par des pressions américaines sur Israël pour qu'il arrête la colonisation et les provocations et accepte une solution basée sur deux Etats», a déclaré à l'AFP le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina.

Au Canada, où il a effectué une visite avant de gagner Washington, M. Abbas avait souligné mardi sa volonté de parvenir à un accord de paix avec Israël et dit qu'il ferait «tout son possible» pour obtenir l'appui du président Obama à cette fin.

Après la relance du processus de paix en novembre 2007 sous les auspices de Washington, M. Abbas et l'ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert se sont rencontrés une vingtaine de fois mais les négociations, suspendues en décembre, n'ont enregistré aucune percée.

L'entretien à la Maison Blanche interviendra dix jours après celui qui a réuni M. Obama et le nouveau Premier ministre israélien de droite, Benjamin Netanyahu, et au cours duquel les deux hommes ont étalé leur divergences à propos de l'Etat palestinien que la communauté internationale veut voir aux côtés d'Israël.

Un soutien américain plus actif à la quête palestinienne d'indépendance est d'autant plus crucial pour l'Autorité palestinienne qu'Israël a opposé dimanche un triple non à la création d'un Etat palestinien souverain, à un retour aux frontières de 1967 et à un gel de la colonisation.

M. Netanyahu a affirmé mercredi que son gouvernement respecterait les accords passés entre ses prédécesseurs et les Palestiniens, tout en se gardant de parler d'un Etat palestinien.

Commentant la rencontre prévue entre M. Abbas et le sénateur Levin, le président du groupe de réflexion «American Task Force on Palestine», Ziad Asali, s'est félicité de «changements» dans les position du Congrès américain, considéré comme une forteresse pro-israélienne.

«L'un des développements les plus positifs de ces dernières années est le soutien, à présent exprimé publiquement, de membres clés du Congrès, notamment des démocrates juifs progressistes, à une solution à deux Etats et leur appels au gel de la colonisation», a affirmé M. Asali à l'AFP.

M. Abbas sera accompagné à la Maison Blanche par son Premier ministre Salam Fayyad qui a formé la semaine dernière un nouveau cabinet excluant les islamistes du Hamas au pouvoir à Gaza depuis juin 2007, faute d'un accord interpalestinien de réconciliation en dépit de plusieurs sessions de dialogue sous les auspices de l'Egypte.