Un octogénaire américain prônant la supériorité de la race blanche, qui a ouvert le feu mercredi au musée de l'Holocauste à Washington, blessant un agent de sécurité qui devait succomber peu après, va être inculpé de meurtre, ont indiqué jeudi les autorités.

James von Brunn, 88 ans, «est, à ce stade, officiellement accusé de meurtre ainsi que d'avoir été en possession d'une arme à feu destinée à tuer dans une infrastructure fédérale», a déclaré à la presse la chef de la police de Washington, Cathy Lanier.

S'il est reconnu coupable, le tireur risque d'être condamné à la prison à vie sans possibilité de liberté conditionnelle et il est aussi passible de la peine de mort, a précisé le procureur Channing Phillips.

Les enquêteurs examinent également avec les services du procureur et le ministère de la Justice s'il pourrait être aussi poursuivi pour crime à caractère racial, James von Brunn étant connu de la police fédérale (FBI) comme un antisémite avéré et un militant prônant la supériorité de la race blanche, a indiqué Joseph Persichini, du FBI.

L'octogénaire s'était garé mercredi en double file devant le musée de l'Holocauste et avait surgi vers 13h00, armé d'un fusil, dans le bâtiment. Il avait aussitôt ouvert le feu, blessant grièvement un agent de sécurité et semant la panique parmi les nombreux visiteurs.

L'agent de sécurité, Stephen Tyrone Johns, un Noir de 39 ans, a succombé à ses blessures à l'hôpital.

Le tireur, blessé par balles par d'autres agents de sécurité qui avaient riposté à ses tirs, était toujours hospitalisé dans un état critique.

Le FBI et la police de Washington continuaient d'enquêter sur les motivations du tireur. La chef de la police de Washington a indiqué que l'arme utilisée par le tireur était un vieux modèle, sans pouvoir donner encore plus de précisions.

Von Brunn, qui vivait dans le Maryland, près de la capitale américaine, qualifiait récemment sur internet les Etats-Unis de «poubelle raciale du tiers-monde, stupide et ruinée à mort», et avait fait de la prison pour être entré avec une arme à la banque centrale en 1981, apparemment dans le but de commettre une agression antisémite, a indiqué à l'AFP un responsable des services de sécurité.

La fusillade du musée de l'Holocauste est «une tragédie» qui montre «la haine» du tireur, a déploré jeudi la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, exhortant ses concitoyens à s'unir contre de tels actes.

«J'espère que toute l'Amérique s'unira contre ce genre d'actes terribles», a-t-elle ajouté. «J'espère que nous serons capables d'envoyer un message clair et net pour dire que la rhétorique haineuse et la violence fondée sur une attitude discriminatoire quelle qu'elle soit, tournée vers quel que groupe que ce soit aux Etats-Unis, ne sont pas acceptables».

Le musée a été fermé jeudi et ses drapeaux mis en berne en hommage à la victime.