L'accord conclu lundi entre le gouverneur et les parlementaires californiens pour en finir avec la crise budgétaire de l'Etat prévoit de réduire la population carcérale de 27 000 prisonniers sur un an, affirme mardi le Los Angeles Times sur son site internet.

Les prisons californiennes comptent aujourd'hui 170 000 prisonniers et l'Etat de Californie (ouest des Etats-Unis) espère économiser 1,2 milliard de dollars sur les douze prochains mois en renvoyant chez eux 27 000 d'entre eux.

Ce chiffre serait atteint par une série de mesures, allant de la possibilité donnée à certains détenus d'achever leur peine à domicile à des réductions de peines pour ceux suivant des programmes de réhabilitation, ou une requalification de certains délits, qui ne seraient plus passibles de prison.

La position des parlementaires républicains -- minoritaires au Congrès californien -- sur ces mesures n'est pas connue, mais les démocrates seraient en mesure de les faire appliquer sans le vote de leurs adversaires, assure le Los Angeles Times.

L'accord conclu lundi entre les parlementaires californiens et le gouverneur, Arnold Schwarzenegger, doit encore être approuvé par un vote du Congrès local, jeudi.

Cet accord, obtenu après plusieurs mois d'âpres négociations, doit permettre de voter le budget de l'Etat et de faire face au déficit-record de 26 milliards de dollars qui plombe l'Etat le plus peuplé et le plus riche des Etats-Unis.

La dégradation des finances de l'Etat avait conduit M. Schwarzenegger à appliquer des mesures d'urgence, en taillant notamment dans l'éducation et les programmes sociaux.

Le shérif du comté de Los Angeles, Lee Baca, a exprimé lundi son désaccord face au projet général de budget, évoquant dans le quotidien «un désastre imputable aux actions irresponsables des parlementaires».

«Le projet de budget que nous allons présenter au vote contient des solutions douloureuses pour tous les Californiens», a déclaré pour sa part Karen Bass, la présidente du congrès californien, sur son site internet.

«Pour les démocrates, je dois vous dire que beaucoup des coupes que nous avons dû faire nous auraient paru, en d'autres temps, impensables», a-t-elle ajouté. «Mais à cause de la crise en cours, sans précédent, nous n'avions pas le choix», a-t-elle déploré.

Le président de la Fédération des enseignants californiens (CFT), Marty Hittelman, n'est guère plus enthousiaste.

«Les priorités ne sont pas les bonnes», estime M. Hittelman dans un communiqué. «Opérer des coupes claires à tous les niveaux de l'éducation, tout en conservant des baisses d'impôts contre-productives pour les entreprises est un projet (qui annonce) le déclin de la Californie», déclare-t-il.