Des images saisissantes ont circulé lundi soir sur les écrans des grandes chaînes américaines. Elles montraient des manifestants armés de fusils d'assaut et de revolvers, debout dans la foule de citoyens venus dénoncer un discours de Barack Obama à Phoenix, en Arizona.

Au total, 12 personnes armées ont été observées dans la foule, selon la station locale KTAR. Plusieurs centaines de personnes étaient venues manifester pour ou contre la réforme de l'assurance maladie proposée par le président Obama.

L'un des hommes, qui a dit s'appeler Chris, a expliqué simplement qu'il portait ses armes sur lui parce qu'il avait «le droit de le faire». Des images diffusées à CNN montraient qu'il portait un fusil d'assaut AR-15 en bandoulière et un revolver à la ceinture.

Selon CNN, un autre homme non identifié avait un fusil d'assaut AR-15. La police locale et les agents fédéraux ont dit garder un oeil sur les deux hommes.

«Si nous avons besoin d'intervenir, nous allons intervenir, a affirmé le détective J. Oliver au quotidien Arizona Republic. Le fait que des armes soient visibles alors que le président est en ville a déclenché beaucoup d'émotion. Nous nous occupons de maintenir l'ordre sur les deux fronts.» Personne n'a été arrêté.

En Arizona, les titulaires d'un permis de possession d'arme ont le doit de porter leur arme sur eux en public pourvu qu'elle soit visible. Hier, les manifestants n'ont pas été en contact avec le président, qui donnait un discours devant 5500 membres des Veterans of Foreign Wars (VFW) à l'intérieur du Phoenix Convention Center.

C'est la troisième fois cet été que des hommes armés prennent part aux manifestations autour d'activités officielles du président. La semaine dernière, à Portsmouth, au New Hampshire, deux hommes armés ont manifesté à l'extérieur d'une école secondaire où Barack Obama discutait avec les citoyens. Les agents des services secrets ont également arrêté un homme qui avait un couteau sur lui. Un fusil a été saisi dans sa voiture.

Selon le porte-parole des services secrets, Ed Donovan, le fait que des hommes armés manifestent dans des États permissifs au sujet du port d'arme, comme l'Arizona et le New Hampshire, n'a pas d'impact sur le programme de sécurité du président.

«Dans les deux cas, le sujet n'est pas entré à l'intérieur de nos sites ou n'a pas essayé de le faire. Ils se tenaient dans des lieux réservés au public. L'élément important ici, c'est que ces individus n'auraient pas pu entrer à l'intérieur avec une arme.»

L'Arizona, représenté au Sénat par John McCain, avait voté en faveur du candidat républicain aux élections présidentielles de novembre dernier. Barack Obama et le vice-président Joe Biden n'ont pas visité l'État durant la campagne.

Mission «longue et complexe»

À l'intérieur du Phoenix Convention Center, le président a rappelé que les Américains et leurs alliés sont en Afghanistan pour une mission «fondamentale» qui sera «longue et complexe».

«Les problèmes en Afghanistan ne sont pas survenus du jour au lendemain, a dit M. Obama. Et nous ne serons pas victorieux du jour au lendemain. Ce ne sera pas rapide. Ce ne sera pas facile. Mais nous ne devons jamais oublier. Ce n'est pas une guerre de choix. C'est une guerre de nécessité. Ceux qui nous ont attaqués le 11 septembre veulent nous attaquer à nouveau.»

Le président Obama poursuivait sa tournée dans l'Ouest américain. Ce week-end, la famille Obama a pu visiter le Grand Canyon.

M. Obama a aussi ironisé sur son intention d'appliquer à lui-même la rigueur budgétaire du gouvernement en indiquant qu'il était exclu que la Maison-Blanche acquière un nouvel hélicoptère présidentiel équipé d'une cuisine résistante à une frappe nucléaire, comme le voulait le Congrès.

«Laissez-moi vous dire que si les États-Unis étaient attaqués à l'arme nucléaire, la dernière chose qui me viendrait à l'esprit serait de me faire un lunch», a dit le président.

Selon des observateurs, les vétérans ont réservé un accueil «poli» à M. Obama.

Selon une journaliste du New York Times: «Les discours de George W. Bush étaient reçus avec beaucoup d'enthousiasme par les militaires. M. Obama a reçu un accueil plus réservé ici. Son discours a été interrompu occasionnellement par des applaudissements polis.»