Une juge fédérale du Dakota du Sud a statué jeudi que les médecins devront, dans cet Etat du nord des Etats-Unis, avertir leur patiente choisissant d'avorter du fait que cela revient à «interrompre la vie d'un être humain vivant».

Dans une longue décision dont l'AFP s'est procuré copie, la juge Karen Schreier affirme qu'«avant de pratiquer un avortement, le médecin doit informer la patiente du fait qu'+un avortement interrompt la vie d'un être humain vivant, unique et à part entière+».

«Mais rien n'interdit au médecin de donner davantage d'informations à sa patiente en rappelant notamment que le terme ''être humain'' est utilisé au sens biologique et non idéologique», ajoute-t-elle.

Cette décision conclut la contestation devant les tribunaux par le planning familial d'une nouvelle loi sur l'avortement adoptée en 2005 dans le Dakota du Sud.

La juge décide en revanche que les médecins n'auront pas à avertir leur patiente enceinte qu'elle s'apprête à rompre «une relation existante avec un être humain non-né protégée par la Constitution des Etats-Unis et les lois du Dakota du Sud», contrairement à ce que prévoyait la nouvelle loi.

Ils n'auront pas non plus à citer parmi les dangers post-opératoires encourus, une augmentation des risques de pensées suicidaires et de suicide, précise-t-elle encore.

En 1973, la Cour suprême des Etats-Unis a autorisé la pratique de l'avortement. Depuis, plusieurs Etats, dont le Dakota du Sud, ont fait passer des lois afin de dissuader les femmes d'interrompre leur grossesse et réduire ainsi le nombre d'avortements.