À raison d'une par semaine, les exécutions aux États-Unis sont tombées à 52 en 2009, soit moitié moins qu'il y a dix ans, selon le bilan annuel du Centre d'Information sur la Peine de Mort publié vendredi.

«La décennie entière a été marquée par un déclin de la peine de mort», affirme Richard Dieter, le directeur du centre, soulignant que le nombre de condamnations à mort a reculé continuellement depuis sept ans. Ces deux dernières années, «trois États ont aboli la peine capitale et de plus en plus d'États se demandent si cela vaut la peine de la conserver», ajoute Richard Dieter, alors que la récession a comprimé le budget des États qui réévaluent les dépenses du couloir de la mort.

En 2009, 52 condamnés ont été exécutés aux États-Unis, soit un recul de 47% par rapport à il y a 10 ans. Seuls 11 États ont pratiqué des exécutions, alors que la peine de mort est encore en vigueur dans 35 États.

37 condamnés avaient été exécutés en 2008, année où la peine de mort n'a cependant été appliquée que huit mois, la Cour suprême ayant suspendu son application pendant quatre mois en raison de controverses sur l'injection mortelle.

Le Texas, qui au cours de la décennie passée exécutait en moyenne 34 condamnés chaque année, demeure le premier État en la matière avec 24 exécutions en 2009, suivi par l'Alabama (6), l'Ohio (5) et la Virginie (3).

Le nombre de condamnations à mort prononcées a également reculé en 2009, pour tomber à 106, le plus bas niveau depuis que la peine de mort a été réinstaurée aux États-Unis en 1976. Neuf condamnés ont vu leur peine commuée ou suspendue.

111 personnes avaient été condamnées à mort en 2008, 119 l'année précédente. En 1994, les condamnations à la peine capitale avaient atteint un record avec 328 condamnés.

Le Nouveau-Mexique est devenu cette année le 15e État à abolir la peine de mort tandis que plusieurs initiatives en ce sens n'ont pas encore abouti dans le Connecticut, le Colorado, le Montana et le Maryland.

«Quelle que soit mon opinion sur la peine de mort, je n'ai pas suffisamment confiance dans le système judiciaire, dans son fonctionnement actuel, pour être l'arbitre final lorsqu'il s'agit de décider qui meurt et vit après un crime. Si l'État doit prendre cette décision extraordinaire, le système doit être parfait et ne peut jamais se tromper», avait dit le gouverneur démocrate du Nouveau-Mexique, Bill Richardson, en expliquant sa décision.

«Mais la réalité est que le système n'est pas parfait, loin de là. Le système est par essence défectueux. Les analyses d'ADN l'ont prouvé. Des innocents ont été placés dans le couloir de la mort dans tout le pays», avait-il remarqué.

Cette tendance à reconsidérer la peine capitale «va se poursuivre avec la persistance de la crise économique», affirme le centre d'information.

La Californie dépense chaque année 137 millions de dollars pour la gestion des condamnés dans le couloir de la mort tandis que la Floride y consacre 51 millions annuels.

Il y a 3 279 condamnés aux États-Unis qui attendent d'être exécutés, dont 690 en Californie et 403 en Floride.

Dans le monde, il y a eu 2.390 exécutions en 2009, dont près des trois quarts en Chine.