Dans un premier vote crucial au coeur de la nuit de dimanche à lundi, le Sénat américain a ouvert la voie à l'adoption de l'ambitieuse réforme de la couverture santé chère au président Barack Obama, qu'ils pourraient approuver d'ici à Noël.

Après plusieurs mois de discussions entre les deux partis, de négociations avec la Maison-Blanche, et de longues discussions en commission, les sénateurs ont enfin effectué une percée décisive.

Les élus ont approuvé par 60 voix contre 40 la fin des débats sur le texte qui contient le «compromis» négocié ces dernières semaines au sein de la majorité démocrate.

Aucun des 40 sénateurs de l'opposition n'a voté oui lundi matin.

Ce premier vote conclu vers 1H20 HAE montre que le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, bénéficie bien - en l'absence de soutien des républicains - des 60 voix sur 100 nécessaires à l'adoption du projet de loi.

Le Sénat compte 58 démocrates, deux indépendants et 40 républicains.

Deux autres votes de procédure visant à clore définitivement les débats sur la réforme sont prévus mardi et mercredi. Le vote définitif pourrait avoir lieu jeudi soir, veille de Noël.

Mais, la Chambre des représentants a déjà adopté le 7 novembre sa version de la réforme. Une fois que le Sénat aura adopté son propre texte, il devra donc être fusionné avec celui de la Chambre.

La présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, avait annoncé la semaine dernière semaine espérer que le projet de loi soit envoyé au président Obama pour promulgation avant son discours sur «l'état de l'Union» qui a généralement lieu fin janvier.

Les élus de l'opposition sont massivement hostiles à ceplan: Ils estiment qu'il va augmenter les primes d'assurance, mettre en danger l'assurance santé des personnes âgées (Medicare) et coûter trop cher à l'État fédéral. Ils ont tout fait pour retarder l'échéance, jugeant «arbitraire» le délai de Noël imposé par les démocrates.

Le texte de la chambre haute, vise à fournir une couverture à 31 des 36 millions d'Américains qui en sont dépourvus et à faire baisser les coûts de la santé, tout en améliorant la qualité des soins. Au total 94% des Américains de moins de 65 ans seraient couverts.

Selon le bureau du Budget du Congrès (CBO), le projet de loi réduirait le déficit américain de 132 milliards de dollars sur 10 ans, notamment en réalisant des économies sur des dispositifs tels que le Medicare. Le déficit sera également réduit sur la décennie suivante (2020-2029) selon le CBO qui a précisé dimanche que les calculs devenaient plus «incertains» au-delà de 2020.

Parmi les autres dispositions dévoilées par les démocrates samedi matin, figure l'interdiction aux assurances de refuser une couverture dans le cas de problèmes de santé pré-existants.

En revanche, le plan n'instaure pas comme l'aurait voulu le présent Obama et les principaux chefs démocrates une assurance santé publique qui serait mise en concurrence avec des assurances privées, surnommée «option publique».

Par ailleurs, quelques unes des dernières séances de négociations pour un compromis au sein de la majorité ont porté sur l'avortement.

Le démocrate Ben Nelson conditionnait son vote à l'insertion dans la réforme d'une disposition garantissant l'interdiction de l'utilisation de fonds publics pour financer les avortements. Samedi, après avoir obtenu gain de cause, il a annoncé qu'il comptait «voter pour» le projet de loi.