L'armée américaine a admis vendredi que des problèmes de commandement, de moyens et d'incapacité à évaluer les menaces avaient permis aux rebelles talibans de mener une attaque meurtrière contre un poste de combat isolé qui a tué huit soldats américains le 3 octobre 2009.

L'attaque du poste avancé Keating, situé dans l'instable province du Nuristan (est), frontalière du Pakistan, a été l'une des plus meurtrières pour l'armée américaine depuis le début de l'intervention internationale en Afghanistan il y a neuf ans. Huit soldats avaient été tués et 22 blessés quand la position a été attaquée par «environ 300» insurgés, selon un rapport des forces américaines en Afghanistan publié vendredi. Le texte affirme que les forces américaines auraient tué elles mêmes «environ 150 combattants ennemis» lors de l'incident.

L'armée américaine y salue le «courage» des soldats américains et des officiers subalternes qui ont «repoussé une force ennemie seize fois plus nombreuses que la leur».

Mais elle souligne que le commandement du poste de combat, qui préparait la fermeture de cette position située dans le district de Kamdesh, a commis des erreurs stratégiques qui en ont fait «une cible attrayante pour les combattants ennemis».

«L'enquête a conclu que les moyens permettant le travail de renseignement, de surveillance et de reconnaissance qui soutenaient le poste avancé de Keating avaient été détournés pour participer à d'intenses opérations de combats dans d'autres zones», souligne-t-elle notamment.

Le commandant en chef des forces américaines et de l'OTAN en Afghanistan, le général américain Stanley McChrystal, a «pris les mesures appropriées concernant les personnels impliqués», précise le rapport, sans plus de précisions, et donné des instructions pour éviter de tels incidents à l'avenir.

Dans le cadre de la «nouvelle» stratégie internationale en Afghanistan, qui prévoit le déploiement de 40.000 soldats supplémentaires au cours des prochains mois, des postes de combat avancés sont fermés, et des troupes redéployées notamment dans le sud, l'un des principaux bastions talibans.