La tempête de neige qui a enseveli la capitale américaine sous près de 50 cm de poudreuse paralysait samedi une bonne partie de l'est des États-Unis où deux personnes ont trouvé la mort sur les routes alors que des milliers de foyers étaient privés d'électricité.

La tempête de neige, baptisée «snowpocalypse» ou «snowmageddon» par les habitants, sévit de l'Indiana à la Pennsylvanie. Elle a atteint New York ainsi que la Caroline du Nord et plusieurs gouverneurs -Virginie, Maryland et Delaware- ont décrété l'état d'urgence.

Les services de météorologie nationale, le National Weather Service (NWS), qui avaient publié un bulletin d'alerte «de tempête de neige exceptionnelle» vendredi, avait constaté samedi à 15H00 (20H00 GMT) des chutes de neige allant jusqu à 50 cm dans la capitale. Dans le Maryland, 91 cm de neige sont tombés, ce qui représente un record absolu.

Selon Paul Kochin, un expert du NWS, la tempête devrait commencer à «s'atténuer» à partir de samedi soir à 19H00 (01H00 GMT). Elle devrait s'éloigner de la côte est des États-Unis dans la soirée de samedi ou dans la nuit, selon un communiqué du NWS.

Sur une route de Virginie, un père et son fils qui s'étaient arrêtés vendredi pour porter secours à un motard en difficulté du fait des intempéries, ont été heurtés par un semi-remorque et sont décédés.

La neige lourde et collante a endommagé des lignes électriques ce qui a plongé 350 000 personnes dans le noir dans le Maryland et en Virginie, selon des chiffres des centre de secours des deux États.

«C'est assez dur par ici», a dit à l'AFP Ed McDonough des secours du Maryland. «Les routes sont très difficiles et les pannes d'électricité sont au plus haut. Nous disons aux habitants de rester à la maison et de laisser les équipes qui déblaient les routes faire leur travail», a-t-il poursuivi.

Pepco, la principale entreprise qui fournit de l'électricité dans la région, a indiqué à un journaliste de l'AFP vivant dans le Maryland, et privé de courant, qu'il faudrait deux jours pour rétablir l'électricité.

«Les pannes que nous subissons sont très éparpillées et l'état des routes ne joue pas en notre faveur», a admis Andre Francis, un porte-parole de Pepco.

Washington est devenue samedi un immense terrain de sports d'hiver, ses habitants abandonnant leurs costumes et tailleurs pour chausser des skis, des raquettes, ou se défouler lors d'une bataille de boules de neige géante.

À Dupont Circle, dans le centre-ville de la capitale, plusieurs milliers de participants se sont ainsi retrouvés samedi-après midi pour une séance de défoulement collectif, a constaté l'AFP.

«Il est tombé plus de neige depuis hier que depuis six ans que je vis ici», disait samedi matin Joseph Bratcher, un artiste originaire d'Indiana. «C'est intéressant, ça donne un visage spectaculaire à la ville, silencieuse et sans voiture.»

Même le convoi présidentiel de Barack Obama, qui file d'habitude à vive allure dans les rues de la capitale, était contraint de rouler au pas dans la neige, a constaté un journaliste de l'AFP aux abords de la Maison Blanche.

Ici et là des habitations ou des rues sont bloquées par les chutes d'arbres.

Tous les vols prévus samedi au Reagan National Airport ont été annulés et la plupart des avions dans les aéroports internationaux de Dulles et de Baltimore restaient cloués au sol.