Trois grands groupes, ConocoPhillips, BP America et Caterpillar ont indiqué mardi leur retrait du Partenariat américain sur le changement climatique (USCAP), principale coalition entre industriels et environnementalistes pour promouvoir l'adoption d'une loi sur le climat aux États-Unis.

Cette défection pourrait porter un mauvais coup à l'adoption déjà très incertaine cette année d'une loi sur le climat créant un marché de droits d'émissions de gaz à effet de serre dit «Cap and Trade».

Un tel système vise à pénaliser les industries grosses utilisatrices de pétrole et de charbon et à encourager les énergies propres.

La décision de ces sociétés de se retirer du partenariat est motivée par le fait, selon elles, que les projets de loi pour lutter contre le réchauffement climatique actuellement au Congrès pénalisent le secteur des transports.

«Les projets de loi sur le climat de la Chambre et du Sénat avancés jusqu'à présent désavantagent le secteur du transport et ses utilisateurs, pénalisant injustement les raffineries aux Etats-Unis par rapport à leurs concurrents internationaux», déclare Jim Mulva, le PDG de ConocoPhillips, dans un communiqué.

«Ces textes ignorent aussi le rôle essentiel que peut jouer le gaz naturel pour réduire les émissions de gaz à effet de serre», ajoute-t-il.

Un porte-parole de BP America, Ronnie Chappell a par ailleurs confirmé à l'AFP la décision du groupe de ne pas renouveler son adhésion à ce partenariat, soulignant que le géant pétrolier était soucieux d'envoyer «les bons signaux aux producteurs d'énergie et aux consommateurs».

L'USCAP a pris acte du départ de ces trois sociétés dans un bref communiqué soulignant aussi que de nouveaux membres avaient récemment rejoint le partenariat et disant «espérer compter de nouveaux membres dans les prochains mois».

La Chambre des représentants avait adopté de justesse en juin un texte prévoyant la création d'un marché «Cap and Trade» pour réduire de façon contraignante les émissions de gaz à effet de serre auquel sont farouchement opposés les républicains et une partie des démocrates des Etats dépendants du pétrole et du charbon.

Le Sénat doit à son tour essayer d'adopter un projet de loi sur le climat mais les chances de succès sont jugées minces en raison surtout des élections législatives de mi-mandat en novembre pour renouveler la totalité de la Chambre et le tiers du Sénat.