Repartant en campagne électorale moins de 13 mois après son arrivée au pouvoir, le président Barack Obama était vendredi dans l'ouest des États-Unis pour la deuxième journée consécutive afin de voler au secours de démocrates en difficulté dans les sondages.

À Las Vegas (Nevada), où il a passé la nuit de jeudi à vendredi, le président devait participer en fin de matinée à une réunion publique suivie d'une séance de questions-réponses avec des Américains, un exercice qu'il effectue quasiment chaque semaine depuis la mi-janvier.

Il devrait à cette occasion dévoiler un ensemble de mesures d'aide à des victimes de la crise du crédit immobilier, alors que le Nevada a été particulièrement affecté par ce phénomène déclencheur de la tourmente financière de 2008, selon la Maison Blanche.

Le plan doté d'un fonds de 1,5 milliard de dollars s'adressera aux États «qui ont été touchés le plus durement par les conséquences de (l'éclatement de) la bulle immobilière», c'est à dire où les prix moyens des maisons ont chuté de plus de 20% par rapport à leur niveau le plus élevé, selon la même source.

Même si les prix ont commencé à se stabiliser, de nombreux propriétaires se retrouvent toujours avec des prêts à rembourser dont le montant excède la valeur de leur habitation.

Une rencontre avec les membres de la chambre de commerce de Las Vegas est également au programme vendredi, alors que le maire de la ville, Oscar Goodman, a récemment critiqué M. Obama pour avoir assimilé son agglomération parsemée de casinos à un endroit où l'on viendrait gaspiller son argent.

Selon la télévision locale KTNV, M. Goodman a d'ailleurs refusé de rencontrer M. Obama lors de son séjour, affirmant avoir «d'autres choses à faire».

Lors de ses interventions publiques, M. Obama devrait aussi soutenir la réélection de Harry Reid, chef de la majorité au Sénat où il siège depuis 23 ans, mais qui concède actuellement neuf points aux républicains dans les intentions de vote à 10 mois des consultations législatives de la mi-mandat.

M. Reid, 70 ans, semble faire les frais de l'impopularité de l'administration Obama et des démocrates sur les questions économiques en période de chômage très élevé.

Jeudi à Denver (Colorado), la ville où il avait été intronisé candidat démocrate à la présidentielle en août 2008, M. Obama a participé à deux réunions publiques en faveur d'un autre sénateur de son parti en difficulté, Michael Bennet, à qui un récent sondage prête seulement 37% d'intention de vote contre 52% à son adversaire.

Reconnaissant que «le climat politique est difficile», M. Obama a exhorté 2 000 militants démocrates réunis dans une salle de concert à soutenir leur candidat. Il «a besoin que vous vous battiez pour lui», a-t-il dit.

M. Obama a enchaîné dès jeudi soir à Las Vegas une réunion de levée de fonds au domicile du magnat George J. Maloof junior, propriétaire d'équipes de sports collectifs en Californie et d'un casino à Las Vegas.

Les élections législatives de la mi-mandat, en novembre, renouvelleront l'ensemble de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat.

Dans cette dernière assemblée, les démocrates viennent de perdre leur majorité qualifiée de 60 voix sur 100 qui leur permettait d'éviter toute obstruction des républicains, en encaissant le 19 janvier une défaite inattendue dans le Massachusetts (nord-est).

Ce revers a paralysé l'adoption au Congrès de plusieurs textes emblématiques et semé le doute chez les démocrates que le président s'emploie à tenter de remobiliser.