Le feuilleton lancinant de la réforme du système de santé américain pourrait prendre fin sous peu, si le Congrès répond à l'appel de Barack Obama en faveur de l'adoption rapide d'un plan dont l'objectif principal est de fournir une assurance maladie à 31 millions d'Américains supplémentaires.

«Je pense que le Congrès des États-Unis doit aux Américains un vote final sur la réforme de la santé. Nous en avons débattu non seulement l'année dernière, mais depuis des décennies», a déclaré le président lors d'un discours à la Maison-Blanche mercredi.

«J'ai donc demandé aux dirigeants des deux chambres du Congrès de finir leur travail et de programmer un vote dans les toutes prochaines semaines», a-t-il ajouté.

Ce n'était évidemment pas la première fois que le président Obama exhortait le Congrès à compléter rapidement son travail sur la réforme de la santé. Les parlementaires ont déjà fait fi de ses demandes de procéder à un vote final avant les vacances estivales de 2009, puis avant la fin de l'année. La Chambre des représentants et le Sénat ont approuvé l'an dernier des versions de réforme mais ne se sont pas encore entendus sur un texte final.

Il y a de fortes chances, cependant, que l'appel de mercredi soit le dernier. Il survient une semaine après que le chef de la Maison-Blanche eut remis la réforme de la santé au menu en conviant républicains et démocrates à un sommet sur la question. La rencontre n'a pas débouché sur un accord entre les partis, mais elle a permis au président de proposer d'inclure dans sa réforme quatre idées mises de l'avant par des élus républicains, dont l'extension du compte épargne santé et l'augmentation des remboursements aux médecins qui travaillent dans le cadre du programme Medicaid.

«Les approches républicaines et démocrates sur la santé ont plus en commun que les gens pensent», a-t-il écrit dans une lettre adressée mardi aux dirigeants démocrates et républicains du Congrès.

N'empêche : le président Obama sait qu'il ne pourra pas compter sur l'appui d'un seul républicain de la Chambre ou du Sénat. Aussi a-t-il laissé entendre qu'il est favorable à l'adoption d'une réforme à la majorité simple du Sénat, possibilité offerte par une procédure législative appelée «réconciliation». La manoeuvre, utilisée par le passé mais dénoncée aujourd'hui par les républicains, permet à la majorité d'éviter les tactiques d'obstruction dont peut se prévaloir la minorité.

«La réforme a déjà été votée à la Chambre à la majorité. Elle a déjà été votée au Sénat avec une majorité qualifiée de 60 voix (sur 100), a déclaré le président. Et maintenant, elle mérite le même vote final que la réforme de l'assurance maladie publique, du programme d'assurance maladie pour les enfants, la couverture maladie pour les chômeurs et les deux réductions d'impôts de (l'ancien président George W. Bush), qui ont toutes été adoptées au Congrès avec rien d'autre qu'une majorité simple.»

Même si le président a retenu certaines de leurs idées, les républicains ont continué à réclamer l'abandon d'un plan qui, selon eux, aura comme conséquence principale d'ajouter au déficit plutôt que de le réduire comme le prétendent les démocrates.