L'administration américaine a versé plus de 107 milliards de dollars à des entreprises étrangères et des multinationales américaines faisant des affaires en Iran au cours de la dernière décennie, a rapporté le New York Times dans son édition de dimanche.

Malgré la volonté affichée de l'administration de décourager les investissements dans la République islamique, ces versements ont été effectués via des contrats, subventions ou autres paiements, indique le quotidien qui a analysé les archives des autorités et des documents des entreprises en question.

Selon l'enquête du New York Times, sur ces 107 milliards de dollars, 15 milliards ont été versés à des entreprises défiant directement les sanctions américaines sur les investissements dans le secteur énergétique iranien.

Comme l'administration de l'ancien président George W. Bush, celle de Barack Obama a envoyé des messages ambigus aux entreprises en ce qui concerne les transactions avec l'Iran, affirme le journal.

Les deux administrations ont récompensé des groupes dont les intérêts commerciaux étaient en conflit avec les objectifs américains en matière de sécurité, ajoute le quotidien.

Plus des deux-tiers de l'argent a été versé à des entreprises impliquées dans le secteur de l'énergie en Iran, bastion des Gardiens de la révolution, la puissante armée idéologique du régime iranien.

Or, ce groupe, dont l'influence s'est accrue ces dernières années, est l'une des cibles des nouvelles sanctions proposées par l'administration Obama en raison de son implication dans le programme nucléaire controversé du pays, indique le New York Times.

La plupart des transactions commerciales avec l'Iran sont interdites aux compagnies américaines.

Parmi les entreprises étrangères citées dans l'enquête du New York Times comme ayant contrevenu aux sanctions américaines figurent le Sud-Coréen Daelim Industrial, le groupe pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell ou encore le géant pétrolier public brésilien Petrobras.