Le président américain Barack Obama a lancé lundi un assaut aux accents populistes contre la hausse des tarifs des compagnies d'assurances, dans une nouvelle plaidoirie pour sa réforme de l'assurance maladie.

M. Obama a participé à une réunion publique à Glendale, dans la banlieue de Philadelphie pour y plaider en faveur de cette réforme, l'un des projets phares de sa présidence.

«Chaque année, de plus en plus de personnes se voient refuser une couverture par les compagnies d'assurance car elles souffrent déjà de problèmes de santé», a souligné le président américain, dont le discours avait été précédé par le témoignage d'une mère célibataire diabétique à qui sa compagnie d'assurance vient d'imposer un doublement de ses primes.

«Chaque année, (les compagnies) cessent d'assurer des gens au moment où ils sont malades et en ont le plus besoin. Chaque année, elles augmentent les primes», a continué M. Obama, qui s'en est déjà pris aux assureurs à plusieurs reprises ces jours derniers.

«De combien les primes doivent-elles augmenter pour que nous décidions d'agir? Combien d'Américains supplémentaires doivent-ils perdre leur assurance santé? Quand le bon moment sera-t-il arrivé pour réformer l'assurance santé?», a-t-il poursuivi. «Je crois qu'il est arrivé».

M. Obama s'en est pris aussi aux républicains, qui demandent maintenant que leurs propres plans de réforme du système de santé, beaucoup moins ambitieux que ceux des démocrates, soient examinés.

«Vous aviez dix ans (pour le faire). Que s'est-il passé, que faisiez-vous?», a lancé M. Obama.

En guise de réponse, le chef de file des républicains à la Chambre des représentants, John Boehner, a estimé que «les Américains ont déjà entendu toute cette rhétorique du président et continuent à dire haut et fort qu'ils ne veulent pas de reprise en main massive de la couverture santé par l'État».

Les républicains estiment que le plan de l'administration Obama, qui vise à fournir une couverture santé abordable et de qualité à au moins 31 millions d'Américains qui n'en ont pas, provoquerait des hausses d'impôts, une augmentation du chômage et serait en partie financé en taillant dans les prestations sociales des personnes âgées.

La ministre de la Santé, Kathleen Sebelius, a de son côté écrit aux dirigeants des principales compagnies d'assurance pour leur demander de justifier publiquement leurs projets de relèvement des primes.

«Si les compagnies d'assurance augmentent leurs tarifs, le moins qu'elles puissent faire est de nous expliquer pourquoi», écrit-elle.

M. Obama fait pression sur les parlementaires pour qu'ils adoptent rapidement sa version de la réforme, qui a connu un coup d'arrêt brutal lorsque les républicains ont remporté une élection sénatoriale partielle le 19 janvier. Les démocrates sont désormais privés de leur «supermajorité» de 60 voix sur 100, ce qui permet aux républicains de faire obstruction.

«Le Congrès des États-Unis doit aux Américains un vote final sur la couverture santé. C'est le moment de prendre une décision», a-t-il exhorté lundi.

La Maison-Blanche souhaite un vote d'ici le 18 mars à la Chambre des représentants, mais il n'est pas sûr que sa présidente, Nancy Pelosi, dispose d'un soutien démocrate suffisant d'ici là.