Le président Barack Obama a affirmé mercredi qu'il n'y avait pas de crise entre les États-Unis et Israël, malgré les échanges virulents entre les deux alliés à propos des nouvelles constructions récemment décidées par l'Etat hébreu à Jérusalem-est.

Interrogé sur la chaîne Fox news sur l'existence d'une telle crise, M. Obama a répondu «non», soulignant que les Etats-Unis avaient «un lien spécial avec Israël qui ne va pas disparaître».

«Israël est l'un de nos plus proches alliés», a-t-il ajouté au cours de cet entretien, précisant que «parfois les amis sont en désaccord».

La tension entre les deux pays a atteint des sommets après de vives critiques américaines sur la décision du gouvernement israélien de construire des logements supplémentaires dans le secteur oriental annexé de Jérusalem, annoncée en pleine visite du vice-président Joe Biden en Israël la semaine dernière.

Les déclarations du président américain, les premières depuis l'émergence de la querelle diplomatique, interviennent alors que Washington attend toujours une réponse formelle du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu aux protestations américaines sur les nouvelles constructions.

Le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley avait dit mardi s'attendre à une conversation «très bientôt» entre la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton et M. Netanyahu.

Le bureau de ce dernier a toutefois annoncé mercredi qu'il avait appelé le vice-président américain Joe Biden, dans la nuit de mardi à mercredi, sans préciser la teneur des leurs discussions.

Un haut responsable de la Maison Blanche a ensuite confirmé que cet appel avait eu lieu, se bornant à indiquer sous couvert de l'anonymat qu'il entrait dans le cadre de «négociations en cours».

Semblant vouloir apaiser la dispute, M. Obama a souligné que l'annonce israélienne de la semaine dernière avait été effectuée par le ministère de l'Intérieur israélien et que M. Netanyahu s'était excusé depuis.

Le président, qui tente en vain depuis plus d'un an d'obtenir des avancées vers la paix au Proche-Orient, a également appelé Israéliens comme Palestiniens «à prendre des mesures pour s'assurer que nous pouvons rebâtir la confiance».

M. Obama a aussi souligné que son administration avait condamné les violences déclenchées par les Palestiniens mardi à Jérusalem-est.

Au même moment, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton était en route pour Moscou, où elle doit participer à une réunion du Quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) sur le Proche-Orient vendredi.

Le département d'Etat avait annoncé mardi que l'émissaire américain George Mitchell ne rencontrerait pas de responsables israéliens et palestiniens avant cette rencontre, contrairement à ce qui était prévu. Il devait initialement se rendre au Proche-Orient dans la semaine pour lancer des négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens.

De son côté, M. Netanyahu doit se rendre prochainement aux Etats-Unis pour prendre la parole devant la conférence annuelle du groupe d'influence pro-israélien AIPAC (American Israel Public Affairs Committee), prévue du 21 au 23 mars à Washington.

Selon la radio publique israélienne, il pourrait rencontrer M. Biden et Mme Clinton au cours de ce séjour.