Neuf membres d'une milice chrétienne antigouvernementale ont été accusés d'avoir comploté pour attaquer la police dans le Michigan.

Selon l'accusation, le groupe considérait les forces de l'ordre comme l'«infanterie» du gouvernement fédéral et comptait parmi ses ennemis toute personne qui ne partageait pas ses croyances.

Les membres de la milice Hutaree arrêtés ce week-end, des hommes et une femme âgés de 19 à 45 ans, sont accusés d'avoir voulu tuer un représentant des forces de l'ordre avant de lancer une attaque lors de son enterrement pour obliger la police à réagir.

Ils prévoyaient alors de rallier des «points de rendez-vous» pour «mener la guerre contre le gouvernement, et préparer leur défense derrière des fils déclencheurs d'explosifs enterrés et des bombes artisanales actionnées à l'aide de détonateurs. Même les emplacements de combat avaient été prévus».

«Hutaree croyait que cela servirait de catalyseur pour un soulèvement de plus grande ampleur contre le gouvernement», selon l'acte d'accusation.

Huit membres de Hutaree ont été arrêtés ce week-end dans l'Indiana, l'Ohio et le Michigan (nord). La milice prévoyait de mener une «opération secrète de reconnaissance» en avril, a assuré l'accusation. Le fils du principal responsable de la milice s'est enfui.

Poursuivis notamment pour complot d'insurrection et tentative d'usage d'armes de destruction massive, ils risquent la prison à vie.

Sur son site Internet, Hutaree affirme «se préparer pour la bataille de la fin du monde afin de conserver vivant le témoignage de Jésus Christ» et a publié une vidéo dans laquelle on voit des hommes en tenue militaire remplaçant le drapeau des États-Unis en feu par le drapeau de la milice après avoir achevé des soldats portant des casques bleus.

Son logo représente une croix barrée des initiales CCR (la république coloniale du Christ, Christian Colonial Republic) et le terme Hutaree signifie guerrier du Christ.

Le nombre de groupes extrémistes développant des doctrines  anti-gouvernementales a presque triplé l'année dernière aux États-Unis, passant de 149 à 512, selon un récent rapport du Southern Poverty Law Center qui recense les activités des groupes défendant des thèses violentes et intolérantes.