Le ministère de la Justice américain étudie la loi sur l'immigration controversée récemment adoptée par l'État d'Arizona pour vérifier si elle respecte la Constitution, a déclaré mardi la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano.

Mme Napolitano a déclaré que le gouvernement Obama était «profondément préoccupé» par cette loi, qui autorise la police à arrêter des suspects, en cas de «doute raisonnable», pour le seul motif qu'ils sont soupçonnés d'être entrés illégalement aux États-Unis, même en l'absence d'un autre délit présumé.

Pour beaucoup d'opposants, elle légalise de fait le délit de faciès.

«Le ministère de la Justice est en train d'examiner la loi de l'Arizona», qui ne doit pas entrer en vigueur avant 90 jours, a dit Mme Napolitano devant la commission de la Justice du Sénat. Cela «donne au ministère de la Justice le temps de voir vraiment si la loi respecte les garanties constitutionnelles ou pas», a-t-elle souligné.

Elle a également dit craindre que cette loi ne détourne des ressources qui seraient mieux employées à lutter contre les immigrés illégaux qui ont commis «les crimes les plus graves».

Des milliers de personnes, en majorité hispaniques, ont défilé pacifiquement dimanche à Phoenix, la capitale de l'Arizona, pour dénoncer cette loi, promulguée vendredi par la gouverneur de l'État frontalier du Mexique.

Pendant le week-end, plusieurs personnalités politiques, tel le maire de New York Michael Bloomberg ou le militant des droits civiques Al Sharpton, sont venus grossir les rangs des opposants au texte, jugé «irresponsable» vendredi par le président Barack Obama.