Les parlementaires de l'État de l'Oklahoma sont passés outre le veto de leur gouverneur mardi pour adopter une série de lois anti-avortement qui autorisent notamment les médecins à ne pas divulguer les résultats d'analyses sur des malformations du foetus.

Selon ces textes, mêmes des femmes qui ont été victimes de viol ou d'inceste devront écouter une description détaillée de leur foetus et voir une image réalisée par échographie avant de mettre un terme à leur grossesse.

Elles devront aussi se soumettre à une échographie par voie vaginale plutôt qu'abdominale car les médecins sont appelés à utiliser la méthode «qui montre l'embryon ou foetus le plus nettement».

Selon l'un des textes, les médecins sont protégés contre d'éventuelles plaintes de parents en cas de malformations.

Le Center for Reproductive Rights, une organisation favorable à la liberté de choix pour l'avortement a porté plainte mardi, contestant la constitutionalité du dispositif obligeant les femmes à subir une échographie vaginale, affirmant que cela empiétait «profondément sur la vie privée».

«Les hommes politiques n'ont pas à prendre de décisions médicales», a fustigé Stephanie Toti, une responsable de l'organisation.

Le gouverneur démocrate de l'État Brad Henry avait tenté de bloquer les différents textes la semaine dernière, mais le parlement de l'Oklahoma à majorité républicaine est passé outre avec l'aide de voix démocrates.

Cette décision intervient peu de temps après l'adoption par l'État du Nebraska de nouvelles dispositions interdisant les avortements après 20 semaines de grossesse, à moins que la femme enceinte soit en danger de mort ou de grave infirmité physique. Comme les lois de l'Oklahoma, celles-ci pourraient faire l'objet d'âpres batailles judicaires.

En 1973, la Cour suprême des États-Unis avait décidé que les États ne pouvaient pas limiter les droits à l'avortement avant que le foetus soit viable -généralement autour de 24 semaines- ou lorsque la vie de la femme est en danger.

Mais plusieurs États ont depuis adopté des lois restreignant de facto ces droits à l'avortement.