Drill, baby, drill. Durant la campagne présidentielle de 2008, Sarah Palin a répété ce slogan jusqu'à plus soif, tout en dénonçant le peu d'enthousiasme de Barack Obama à l'égard du forage en mer.

Or le président démocrate a effectué un virage énergétique et provoqué la colère des écologistes à la fin du mois de mars, en annonçant l'ouverture de nouvelles zones à l'exploration pétrolière et gazière au large des côtes afin d'assurer l'indépendance énergétique des États-Unis.

«À court terme, pendant que nous effectuons une transition vers des énergies plus propres, il nous faut prendre des décisions difficiles sur l'ouverture de nouvelles zones en mer pour le développement de l'exploitation pétrolière et gazière tout en protégeant les zones habitées et les côtes», a-t-il déclaré lors d'une allocution dans la base militaire d'Andrews.

La marée noire dans le golfe du Mexique ne manquera pas d'apporter de l'eau au moulin des écologistes. «Étendre la prospection en mer à des zones qui avaient été protégées depuis des décennies menace nos océans et nos côtes de marées noires dévastatrices», avait notamment déclaré Greenpeace à la suite de l'annonce du président.

Deux sénateurs démocrates ont repris hier un message similaire, exhortant le président Obama à reconsidérer l'expansion du forage en mer à la suite de l'explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon.

«Les grandes compagnies pétrolières ont perpétué le mythe dangereux selon lequel le forage en mer est une entreprise complètement sûre, mais des accidents comme celui-là sont un sérieux rappel que cela est loin d'être vrai», ont écrit les sénateurs du New Jersey Robert Menendez et Frank Lautenberg dans un communiqué.

La marée noire du golfe du Mexique complique également la vie des rédacteurs d'un projet de loi sur le climat qui doit être déposé bientôt au Sénat. Dans une entrevue publiée mercredi dans le New York Times, le sénateur Menendez a déclaré qu'il aurait «de grandes difficultés à soutenir le projet de loi» si le texte n'est pas assorti de garanties de sécurité pour les côtes américaines.

Il y a une semaine, la Maison-Blanche a affirmé que le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon ne changerait rien à son virage énergétique.