Aux prises avec la pire marée noire de l'histoire des États-Unis, Barack Obama a annoncé hier qu'il prolongeait de six mois le moratoire sur les permis d'exploration pétrolière en mer, ce qui touche des projets au large de l'Alaska, de la Virginie et dans le golfe du Mexique.

Il a fait cette annonce au début d'une conférence de presse à la Maison-Blanche au cours de laquelle il s'est employé à répondre aux critiques qui ont trouvé trop passive ou tardive la réaction de son administration face à ce qu'il a lui-même qualifié de «tragédie».

«Ceux qui pensent que nous avons été trop lents dans notre réponse ou que nous avons manqué d'empressement ne sont pas au courant des faits», a-t-il déclaré. Depuis l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, le 20 avril, la catastrophe «a été la plus haute priorité» de son administration, a-t-il soutenu. «J'ai probablement eu plus de réunions sur ce problème que sur n'importe quel autre depuis le réexamen de notre stratégie en Afghanistan», a-t-il dit.

Le président a en outre nié que le gouvernement ait été à la merci de BP depuis le début de la crise. «Le gouvernement a toujours été aux commandes et s'est assuré que les réponses apportées soient les bonnes, a-t-il dit. La Maison-Blanche tout entière ainsi que le gouvernement fédéral se sont concentrés sur ce qu'on faisait pour arrêter la fuite et sur la façon d'éviter les dégâts sur les côtes.»

Les chaînes d'information continue ont diffusé la conférence en direct et y ont juxtaposé des images du puits d'où jaillissait du pétrole ou de la boue. Le quotidien USÀ Today, de son côté, a publié un article titré «La marée noire est-elle en train de devenir le Katrina d'Obama?»

Le président démocrate a rejeté cette comparaison, mais il a reconnu avoir commis des erreurs, notamment le fait de n'avoir pas mis fin plus tôt à la relation corrompue entre les responsables de la réglementation et l'industrie pétrolière.

Fait étonnant, il a affirmé ne pas connaître les circonstances de la démission d'Elizabeth Birnbaum, directrice du Service de gestion des minerais, une agence qu'il a accusée d'être rongée par la corruption.

Tout en assurant que BP serait tenue responsable de la marée noire, le président a appelé démocrates et républicains à adopter une nouvelle loi qui privilégiera l'exploitation d'énergies «propres».