Le chef des Marines américains, le général James Conway, a affirmé mardi que la plupart de ses soldats ne souhaiteraient pas partager leur chambrée avec des camarades homosexuels, malgré la volonté de l'administration Obama de lever le tabou homosexuel dans l'armée.

«Je peux vous dire qu'une vaste majorité (des Marines) ne voudraient pas partager la chambre d'une personne ouvertement homosexuelle», a dit le général lors d'une conférence de presse au Pentagone.

Le chef des Marines a clairement manifesté son opposition à la modification de la loi «Don't Ask, Don't Tell» («ne rien demander, ne rien dire») qui interdit aux soldats américains de dévoiler leur homosexualité sous peine d'être renvoyés.

Il a expliqué qu'en cas de modification de cette législation, les Marines devraient sans doute chercher des volontaires pour partager les quartiers des homosexuels, car certains soldats «très religieux» s'y refusent.

Le général, qui doit prendre sa retraite à l'automne, a toutefois insisté sur le fait qu'en cas de levée du tabou homosexuel, les Marines se conformeraient à la loi.

«Certains ne sont pas contre. Et peut être que le volontariat serait la meilleur façon» de procéder, a-t-il dit.

Le 28 mai, la Chambre des représentants a voté l'abrogation du texte. Mais le débat sur la question promet d'être féroce au Sénat, où les opposants à cette mesure sont nombreux.

Plus de 13 500 militaires ont été exclus de l'armée depuis l'entrée en vigueur de la loi en 1993.

Selon un récent sondage CNN/Opinion Research poll, environ 78% des Américains jugent que les personnes ouvertement homosexuelles devraient être autorisées à servir dans l'armée.