L'usage de drogue est reparti à la hausse en 2009 aux États-Unis, atteignant un plus haut niveau depuis 2002, avec près de 22 millions de consommateurs de marijuana, de méthamphétamine et d'ecstasy, selon un rapport de l'administration américaine publié jeudi.

«Ces résultats sont décevants mais pas surprenants du fait d'une érosion de la perception du tort que peuvent faire les drogues», a affirmé Gil Kerlikowske, directeur du National Drug Control Policy, lors de la présentation d'une enquête annuelle des services de santé.

L'administration a souligné que la hausse était portée surtout par un bond de la consommation de marijuana (consommée par 16,7 millions d'individus), en particulier parmi les très jeunes de 12 à 17 ans (+9% en 2009).

La tendance à autoriser dans plusieurs États le cannabis à usage médical et les débats sur sa légalisation ont dénaturé auprès des jeunes la perception du danger de cette drogue, dont la puissance est trois fois supérieure à ce qu'elle était il y a vingt ans, ont affirmé les responsables.

La situation économique difficile explique aussi ce regain de recours à la drogue, a admis Pamela Hyde, administratrice de l'agence Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA), auteur de l'enquête annuelle.«Il y a une relation entre les problèmes économiques et la consommation de drogue», a-t-elle reconnu. Quelque 17% des chômeurs américains se droguent contre 8% de ceux qui ont un emploi à temps plein et 11,5% de ceux qui travaillent à temps partiel.

Globalement, 8,7% d'Américains âgés de plus de 12 ans, soit 21,8 millions de personnes se droguaient en 2009, soit 9% de plus qu'en 2008.

Les méthamphétamines et l'ecstasy se répandent avec 502 000 usagers en 2009 contre 314 000 l'année d'avant pour les premières et 760 000 contre 555 000 pour l'ecstasy, un sommet depuis 2002.

«Ces chiffres sont un signal d'alarme pour notre pays. Parents, professeurs et professionnels de la santé doivent trouver un nouveau moyen crédible de communiquer aux jeunes les dangers des drogues», a affirmé Mme Hyde.

Rare point positif, l'usage de la cocaïne est en baisse (1,6 million d'usagers).