Des élus républicains, dont l'égérie des ultraconservateurs Sarah Palin, se sont prononcés vendredi pour que la radio publique américaine NPR cesse de recevoir des fonds publics, en réaction au licenciement d'un commentateur, renvoyé pour des propos sur les musulmans.

«Au moment où notre pays est dangereusement endetté et où nous cherchons à réduire les dépenses de l'État fédéral, je pense que nous sommes tombés sur un bon candidat», a lancé l'ancienne candidate à la vice-présidence Sarah Palin sur sa page Facebook.

Cette remarque intervient après que NPR a licencié mercredi son commentateur Juan Williams, deux jours après qu'il eut dit sur la chaîne de télévision Fox que les États-Unis font face à «un dilemme musulman».

«Quand je monte à bord d'un avion et que je vois des gens habillés comme des musulmans, je pense qu'ils mettent d'abord leur identité musulmane en avant. Cela m'inquiète, je deviens nerveux», avait-il reconnu sur la chaîne conservatrice tout en appelant à combattre les amalgames.

NPR tire son financement en grande partie de fonds privés, mais reçoit également des deniers publics.

Selon Sarah Palin, si NPR a licencié Juan Williams, «c'est simplement parce qu'il a parlé de façon ouverte de la menace très réelle que représente l'extrémisme islamiste».

Pour l'ancien gouverneur républicain de l'Arkansas, Mike Huckabee, le renvoi de M. Williams s'apparente à de la «censure».

«Les contribuables doivent commencer à réduire les dépenses fédérales et j'appelle le Congrès à commencer par NPR», a écrit sur un site internet M. Huckabee, probable candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle de 2012.

À un peu plus d'une semaine des élections législatives de mi-mandat, le chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants John Boehner s'en est lui aussi pris à la radio publique.

«Je pense qu'il est justifié de se demander pourquoi le Congrès prend l'argent des contribuables pour financer une radio de gauchistes», a dit M. Boehner.