Les milliardaires George Soros et Edgar M. Bronfman viennent de donner leur appui à la légalisation de la marijuana en Californie, à quelques jours d'un référendum sur la question.

Dans une lettre publiée dans le Wall Street Journal hier, George Soros, 80 ans, écrit que les lois sur la marijuana «font plus de tort que de bien».

«Il y a environ 750 000 arrestations chaque année pour la possession de petites quantités de marijuana. Cela représente 40% de toutes les arrestations liées aux drogues. Réglementer et taxer la marijuana permettrait à la fois de faire économiser des milliards aux contribuables et de générer des milliards en revenus pour l'État.»

L'effet de ces mesures serait de «permettre aux policiers d'utiliser leurs ressources pour combattre les crimes sérieux».

M. Soros, dont la fortune est évaluée à 14,2 milliards de dollars, est l'un des principaux donateurs du groupe Drug Policy Alliance, qui milite depuis 1994 pour réformer la guerre contre la drogue aux États-Unis. Hier, l'homme d'affaires a fait un don de 1 million de dollars pour appuyer la proposition 19, qui vise à légaliser la marijuana en Californie, qui sera soumise aux électeurs le 2 novembre.

L'homme d'affaires montréalais Edgar M. Bronfman signe quant à lui une lettre dans le Mercury News de San Jose. L'ancien PDG de Seagram note que «la prohibition de produits ou de services très convoités ne fonctionne pas».

«Le fait de cesser de nous préoccuper de l'alcool nous a permis de mieux lutter contre le tabagisme, l'obésité et d'autres risques pour la santé. Un changement d'attitude face à la marijuana pourrait avoir le même effet.»

M. Bronfman, âgé de 81 ans, est le fils de Samuel Bronfman, qui a acheté la distillerie Seagram en 1928. Seagram avait connu une croissance rapide durant les années 20, au moment de la prohibition aux États-Unis, et a su tirer parti de la légalisation de l'alcool, en 1933. L'entreprise a été vendue, notamment à Pernod Ricard.

Les Mexicains inquiets

Hier, la présidente de la majorité démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a dit que les officiels mexicains faisaient pression pour empêcher la légalisation.

«Les Mexicains viennent ici et disent: «Mon Dieu, ce serait problématique si la marijuana devait être légalisée»», a dit Mme Pelosi au Huffington Post. Le gouvernement mexicain craint que cela ne provoque une hausse de la demande, donc une hausse des revenus des cartels. Les militants pro-légalisation affirment que la production et les revenus resteraient aux États-Unis.