L'armée américaine a perdu le contact samedi dernier pendant 45 minutes avec cinquante missiles nucléaires balistiques intercontinentaux, une des armes les plus puissantes du monde, en raison d'une panne du matériel informatique, a indiqué mercredi le Pentagone.

La panne a pour origine une «avarie mécanique», a indiqué à l'AFP le lieutenant-colonel John Thomas, porte-parole de l'Air Force Global Strike Command, une division de commandement de l'armée américaine.

Concrètement, la communication entre ces armes, stockées sur la base de Francis E. Warren, dans le Wyoming (ouest), et ceux qui les contrôlent a été interrompue.

Malgré cet incident, dont le président Barack Obama a été informé mardi, l'armée a toujours conservé la possibilité de lancer les engins nucléaires, a affirmé le porte-parole.

L'armée a procédé à un contrôle de tous les missiles, «sans trouver de trace de sabotage», a-t-il dit. De même, il n'a été découvert aucun signe montrant que les équipes intervenant sur les missiles n'ont pas respecté les procédures en vigueur.

«À ce stade, il n'y a aucune raison de penser, d'après ce que nous avons vu, que l'incident ait un rapport quelconque avec un acte délibéré ou malveillant», a dit le lieutenant-colonel Thomas. Il a ajouté que, même si aucune piste n'était écartée, «nous nous concentrons sur le problème mécanique».

Cette thèse est accréditée par le fait que des enquêteurs ont découvert mardi que des incidents similaires étaient survenus sur d'autres sites il y a plus de dix ans.

Les autres missiles présents sur la base n'ont pas été affectés, de même que les 300 missiles se trouvant dans des bases du Montana et du Dakota du Nord. L'Air Force Global Strike Command contrôle 450 missiles intercontinentaux Minutemen III dans ces différentes bases.

Equipés de têtes nucléaires uniques ou multiples, les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) ont une portée de 5500 kilomètres. Les scénarios de guerre nucléaire totale donnent à ces armes le premier rôle. Au-delà de ces missiles, l'armée américaine peut envoyer des missiles par avions ou les lancer depuis des sous-marins.

La gestion des composants nucléaires au sein de l'US Air Force a été émaillée d'incidents ces dernières années. En mars 2008, le Pentagone s'était rendu compte que des composants d'arme nucléaire avaient été envoyés par erreur à Taïwan en 2006, en lieu et place de batteries d'hélicoptère.

Fin août 2007, un B-52 de l'armée de l'Air avait survolé les États-Unis chargé par erreur de six missiles de croisière nucléaires.