L'ancien président américain George W. Bush avoue dans ses mémoires avoir personnellement donné son aval aux agents de la CIA pour soumettre le cerveau des attentats du 11-Septembre, Khaled Cheikh Mohammed, à la simulation de noyade, révèle jeudi le Washington Post.

«Oh que oui», répond M. Bush, interrogé par des agents de la CIA pour savoir s'ils peuvent utiliser cette technique d'interrogatoire sur le Pakistanais, indique le journal, qui cite une personne non identifiée ayant lu l'ouvrage.

Intitulé Decision Points - Instants décisifs selon la traduction française -, le livre doit paraître la semaine prochaine.

George W. Bush y indique qu'il croyait que le cerveau des attentats du 11 septembre 2001 possédait des informations vitales sur des complots terroristes en préparation aux États-Unis, et qu'il reprendrait la même décision concernant l'utilisation de la simulation de noyade sur des détenus si cela pouvait sauver des vies américaines, ajoute le journal.

Peu après son arrivée à la Maison-Blanche en janvier 2009, son successeur Barack Obama et le nouveau ministre de la Justice Eric Holder avaient qualifié cette méthode, mise en place par l'administration Bush lors de sa «guerre contre le terrorisme», d'acte de torture.

La simulation de noyade consiste à déverser de l'eau sur les voies respiratoires d'un individu immobilisé la tête en bas sous une serviette imbibée, afin de provoquer une sensation de suffocation.

Des experts en droits de l'homme ont indiqué au journal que les aveux de M. Bush pouvaient en théorie le conduire devant la justice, même si cela était plutôt peu probable.

En 2009, M. Obama avait indiqué que les agents de l'agence de renseignement américaine qui avaient conduit des interrogatoires de détenus en utilisant la simulation de noyade ne pourraient pas été poursuivis en justice car ils avaient obéi aux ordres de leurs supérieurs.