Les États-Unis risquent une possible guerre contre l'Iran pour réduire à néant ses ambitions nucléaires et une «période de confrontation» avec la Chine à propos de sa devise, a averti un sénateur américain samedi à Halifax.

Visiblement inspiré par le succès électoral de son parti, le bouillonnant sénateur républicain Lindsey Graham a indiqué que celui-ci soutiendrait toute initiative «audacieuse» pour traiter avec l'Iran.

Si le président Barack Obama «décide d'être dur avec l'Iran au-delà des sanctions, je pense qu'il va sentir beaucoup de soutien de la part des républicains car nous ne pouvons pas laisser l'Iran développer une arme nucléaire», a-t-il indiqué lors du 2ème Forum sur la sécurité internationale réuni dans la capitale de la province canadienne de Nouvelle Ecosse.

«La dernière chose que l'Amérique veut est un autre conflit militaire, mais la dernière chose dont le monde a besoin est un Iran possédant des armes nucléaires». Selon lui, «l'idée du containment (endiguement) n'est plus sur la table» en ce qui concerne la République Islamique.

Le sénateur de Caroline du sud a brossé la vision d'une intervention américaine contre l'Iran «non seulement pour neutraliser leur programme nucléaire mais aussi pour couler leur marine de guerre, détruire leur armée de l'air et porter un coup décisif aux Gardiens de la révolution, en d'autres termes, pour neutraliser ce régime».

L'Iran et les puissances du groupe 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) se sont déclarés prêts à reprendre les négociations nucléaires à la mi-novembre.

Le sénateur démocrate américain, Mark Udall, qui s'est joint à M. Graham, a insisté sur le maintien des sanctions contre l'Iran, tout en ajoutant que «toutes les options étaient sur la table», une allusion à peine voilée à une possible action militaire.

Lindsey Graham a aussi mis en garde contre une prochaine «période de confrontation» avec la Chine concernant ses «frauduleuses» manipulations de sa monnaie.  

Des législateurs américains et européens ont demandé une monnaie chinoise plus forte alors que leurs économies peinent à se remettre de la crise financière mondiale. Selon des législateurs américains, le yuan est extrêmement sous-évalué et cause ainsi des déséquilibres dans le commerce mondial.

Plusieurs pays, du Japon à la Colombie, ont réduit ces dernières semaines la valeur de leurs devises dans l'espoir d'augmenter leurs exportations et d'éviter ainsi un ralentissement de leur économie.

Les tensions autour des monnaies se sont accrues à la récente rencontre annuelle du Fonds monétaire international à Washington, la Chine refusant une rapide réévaluation.