L'État de l'Oklahoma, au sud des États-Unis, a profité des élections de mardi pour se prononcer en faveur de l'interdiction faite aux juges de se référer à la loi islamique de la Charia dans leurs jugements, une décision annulée lundi par une juge fédérale.

La question 755 posée mardi aux habitants de l'Oklahoma, et approuvée par 75% d'entre eux, interdit aux juges de tenir compte dans leurs jugements de tout élément des lois internationales et plus particulièrement de la loi islamique de la Charia, des enseignements de Mahomet ou de quelque élément que ce soit basé sur le Coran.

Ulcéré, un habitant musulman de l'Oklahoma, Muneer Awad a porté plainte la semaine dernière et a obtenu gain de cause lundi de la part de la juge fédérale Vicky Miles-LaGrange. Lors d'une audience, elle a interdit à l'Oklahoma de mettre cette décision en oeuvre et a programmée une audience sur le fond le 22 novembre à Oklahoma city.

«La violation de la constitution est tellement grossière qu'il existe peu de précédent d'une telle magnitude», estime M. Awad dans sa plainte en rappelant le principe constitutionnel de la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

«Le plaignant est certain que le fait de savoir que l'Oklahoma condamne sa foi constitue un préjudice, il prévoit qu'un tel désaveu officiel de sa foi aura un impact sur sa personne», ajoute-t-il dans sa plainte.

Des dizaines de référendums locaux sont organisés lors des élections nationales dans tous les Etats américains avec des questions aussi variées que la légalisation du cannabis ou l'interdiction des usines à chiots, en passant par la suppression des impôts ou l'abolition de la réforme de l'assurance-maladie.